Comme à son accoutumée, la faculté des lettres et sciences humaines à Agadir a inauguré sa rentrée universitaire par un cours magistral signé du Dr Azzedine Bounite, éminent expert en la matière et ancien directeur régional de la culture.
En préambule, l’omniprésent doyen de cet établissement universitaire, Dr Ahmed Belcadi a prononcé une allocution introductive devant l’imposante assistance. Par la suite, Dans une salle archi-comble, composée d’un parterre de chercheurs, d’intellectuels et d’étudiants, l’illustre intervenant présenta son discours d’un ton à la fois fervent et persuasif. Il faut bien dire que son passage à la tête du département des affaires culturelles ainsi que sa longue érudition dans les amphithéâtres et les enceintes de la faculté, lui ont fait acquérir une forte maturité d’analyse et de synthèse. Tout au long de sa communication, fluide et interpellante, il débitait des propos messagers de haute qualité intellectuelle, tout en usant d’une approche comparée dans l’évolution identitaire et civilisationnelle de la question culturelle dans notre pays.
D’emblée, le conférencier se fit un ardent plaidoyer de la chose culturelle qu’il considéra, en fait, comme une condition impérative dans l’édification des individus et des collectivités. Contrairement aux nations qui ont sitôt tablé sur la culture pour l’essor de l’élément humain et la croissance de leur pays, le Maroc l’a, depuis des lustres, reléguée au second plan dans la mise en avant de ses politiques publiques. Et de poursuivre que les modiques enveloppes budgétaires attribuées à la culture dans les projets de loi de finances, traduisent bien cette perception dérisoire affichée par les décideurs à cet égard. Précisant cette importance décisive que revêt la culture dans le parcours des générations montantes, l’orateur a dévoilé ce gros déficit en termes de lecture, en révélant des statistiques aussi piètres que désolantes. Alors que dans d’autres contrées qui placent la culture au centre de leurs soucis, investissent sans compter dans le domaine de la diffusion livresque au service de l’être humain, toutes souches confondues, tout en étant conscientes de son impact certain.
Dans le même ordre d’idées, Dr Azeddine Bounite, mit en exergue les retombées judicieuses sur le comportement, tout en particulier, des enfants, dès leur bas âge, en mettant en place une stratégie de culture porteuse et généralisée. C’est, en effet, un réel propulseur des valeurs et des vertus que les jeunes se devraient de porter, durant leur vie estudiantine et, plus tard, professionnelle. Les principes de civisme, de tolérance et de labeur constituent des atouts majeurs dans le façonnement des enfants, pour les préparer fortement aux différents défis à relever. Il exhorte enfin, toutes les composantes de la faculté de s’atteler à valoriser et optimiser une véritable révolution culturelle illuminée afin de faire face aux assauts néfastes des tendances obscurantistes et réactionnaires, dans une société en proie des souffles de l’extrémisme, de la dénégation et du nihilisme. Un appel qui, sans doute, réchauffe les cœurs des présents, sachant que le cadre agréable et l’engouement synergique dans lesquels se trouve la faculté, prêtent à l’appréhension positive de la dynamique culturelle.
Saoudi El Amalki