Dakhla a accueilli récemment un colloque national autour du thème «médias et crimes électroniques». Organisé, à l’initiative de la direction régionale de la Communication de Dakhla-Oued Eddahab, les participants ont décortiqué à cette occasion les aspects de la nouvelle structure médiatique et de communication.
La scène médiatique vies une réelle métamorphose ! L’abondance des informations et la multiplication des opportunités de leur collecte en raison des facilités qu’offrent la technologie et l’intelligence numérique jouent un rôle déterminant dans cette transformation. Labat Edkhil, Directeur régional de la Communication a fait observer, dans une allocution introductive, que cette richesse a conduit à l’émergence d’une conscience chez les professionnels et les élites sociales quant à l’importance des questions liées à la déontologie du métier, notant que cela est une finalité à même de consolider l’immunité de la société et du pays et de préserver les individus contre les différents aspects de la cybercriminalité.
Mohamed Lamine Semlali, Président du comité régional des droits de l’Homme à Dakhla-Aousserd, a mis l’accent, quant à lui, sur «le droit aux médias et la déontologie du métier», sur le rôle dangereux que peuvent jouer les moyens d’information et de communication, ce qui a poussé les différents régimes politiques à travers le monde à adopter des politiques médiatiques en parfaite adéquation avec leurs objectifs, orientations et ambitions. Semlali a rappelé le rapport de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la contribution des médias internationaux à la consolidation de la paix, à la lutte contre les allégations favorisant le racisme, et à la généralisation de la culture de la paix entre les peuples, selon la MAP.
Pour sa part, Mohamed Kassimi, Directeur du laboratoire de Communication et des techniques d’expression relevant de la faculté des lettres et des sciences humaines de Fès-Saïss, a souligné dans sa présentation sur «les techniques de la photographie journalistique entre le permis et le prohibé», les fonctions de la photo et la diversité de son utilisation dans le texte, notant que la photo journalistique doit être claire, lisible et porteuse d’un message fondamental pour son récepteur. Il a, en outre, passé en revue les différents types de photos médiatiques ainsi que les techniques utilisées dans la photographie journalistique, estimant que la photo est le langage le plus répandu à travers les réseaux sociaux car, répondant aux défis de la modernité et aux exigences de l’époque.
Les risques liés au journalisme négatif
Se focalisant sur rôle de l’éducation médiatique dans l’immunisation des générations montantes contre les crimes électroniques, Ahmed El Ahdi, Conseiller à l’Académie Régionale de l’Education et de la Formation (AREF) de Dakhla-Oued Eddahab a mis en relief dans un exposé les dangers du journalisme négatif et son impact en termes de destruction de l’identité et d’atteinte à l’esprit de confiance qui doit être la règle, pointant du doigt le danger engendré par l’espace bleu et son rôle dans la création d’une »école parallèle » à même de concurrencer la famille et les établissements scolaires dans le domaine de l’éducation des enfants. Il a, dans ce contexte, souligné l’impératif de préserver les jeunes générations contre les dangers des moyens de communication électroniques et ce, à travers l’encouragement de cette frange de la société à s’impliquer davantage dans le journalisme édifiant, citant dans ce sens, le lancement par le ministère de l’éducation nationale d’une campagne nationale sur l’utilisation saine et sécurisée de l’Internet.
Le responsable académique a aussi rappelé une série d’expériences distinguées ayant apporté des résultats pédagogiques et éducatifs efficaces au niveau de la région de Dakhla-Oued Eddahab. Le directeur du Laboratoire de la Culture et Communication relevant de la faculté des lettres et des sciences humaines d’Oujda, Yahya Amara, s’est attardé sur les problématiques médiatiques et sociales liées à l’allégation et ses conséquences destructives sur les comportements, ainsi que sur l’impact de l’internet et son hégémonie en tant que cinquième pouvoir, ce qui requiert plus de sagesse, d’intelligence et de vigilance pour la vérification de la véracité de l’information, ou encore plus d’objectivité pour son commentaire. Tout en pointant du doigt la prolifération des fake-news et leur diffusion à grande échelle, il a insisté sur la nécessité de lutter contre ces fléaux à travers le lancement de campagnes médiatiques et de sensibilisation du grand public et la création de Centres dédiés aux fake-news en vue de les mettre à nu.
Badr Atabi