Des chercheurs braquent les lumières sur les migrations, diasporas et mobilités en Afrique

«L’Afrique en mouvement : migrations, diasporas et mobilités » est le thème d’un colloque qui a eu lieu toute la journée du jeudi 13 avril au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat, dans le cadre des activités de l’évènement culturel d’envergure «L’Afrique en Capitale».

Lors de cet évènement, un parterre de chercheurs, de sociologues et d’anthropologues n’ont pas manqué l’occasion pour débattre et échanger les idées sur l’Afrique d’aujourd’hui et de demain, ainsi que les enjeux auxquels fait face le continent sur toutes les facettes.

Ainsi, ce programme de l’Afrique en Capitale, comme l’avait indiqué Mehdi Qotbi, président de la Fondation Nationale des Musées du Maroc, fait de cet événement une plateforme de débats et d’interrogations sur l’avenir de l’Afrique et de ses populations, sans jamais quitter la dimension culturelle, artistique de l’ « Afrique en Capitale ». Car selon lui, les artistes sont aussi sujets à l’immigration, et incarnent à leur manière ce phénomène universel, objet de toute interrogation.

Pour Abdeljalil Lahjomri, secrétaire  perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, que ce soit sur les plans économique, politique, social ou culturel, au niveau de l’immigration de la mobilité ou encore de l’environnement, on constate de plus en plus un nouveau monde de réflexion et d’approches émanant des Africains pour comprendre d’une manière plus ou moins compatible les réalités des mondes africains, la réalité des Afriques parce que d’après lui, il n’y a pas une seule Afrique, mais plutôt  des   Afriques.

«L’Académie du Royaume du Maroc s’est engagée dans une réflexion continue sur les grands enjeux de l’Afrique. Elle a, en effet, organisé la session 2015 : «L’Afrique comme horizon de pensée», un grand moment d’échanges menés par une cinquantaine d’intellectuels et de chercheurs africains venant de tous les pays d’Afrique aussi  bien francophone qu’anglophones», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, «l’Afrique connait une intensification, une accélération de la mobilité humaine», indique El Habib Nadir, secrétaire général du Ministère délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé des marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration. Loin des clichés et des rapports alarmants «qu’on peut voir dans les médias», l’immigration, dit-il, «est majoritairement interafricaine, encouragée par la dynamique du développement économique que connaissent plusieurs pays africains». «Nous avons aujourd’hui plus de 50% d’immigrants interafricains. En effet, le défi qui se pose aujourd’hui est comment faire de cette mobilité humaine un véritable vecteur de développement des continents ?», s’est interrogé l’intervenant.

Quant au  développement de l’Afrique, le Maroc avait  rappelé l’Ambassadeur Mohamed Methqal, directeur général de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), a plaidé pour la mise en place des Alliances africaines pour la migration et le développement lancées par Sa Majesté le roi  en 2013, traduisant l’ambition de fonder un nouveau modèle migratoire basé sur une vision africaine et commune, inspirée des principes du droit international et des Droits de l’Homme.

Il va sans dire que la migration s’est accentuée largement ces dernières années pour différentes raisons. Elle a pris de nouvelles formes en termes d’organisation dans le Sud. Selon le directeur de l’AMCI, «les migrations dans l’Afrique sont fortes et le Maroc est passé d’un pays de transit à un pays d’accueil pour la migration, et devenu par conséquent, un pays qui joue un rôle clé dans l’Afrique».

Mohamed Nait Youssef

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