Les premiers candidats au poste de président de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) sont aujourd’hui connus de tous. Officiellement, le dépôt de candidature devrait être clôturé le 15 avril prochain pour donner le coup d’envoi de la campagne électorale qui prendra fin le 22 mai 2018, jour de l’AG élective du nouveau patron des patrons qui succédera à Miriem Bensalah Chakroun, présidente sortante. Trois grands noms connus dans le milieu des affaires sont déjà dans la course. Il s’agit de Hammed Kessal et son binôme Omar Chaabi, Hakim Merrachi et son binôme Abdelilah Hafidi et Salaheddine Mezouar, dernier arrivé à la bataille.
La bataille est ouverte et que le meilleur gagne ! Les propos de Hammad Kessal, ex-vice président de la CGEM et ex-président de la Fédération PME/PMI, sont on ne peut clairs. «Je peux annoncer sans complexe que je suis un des rares patrons qui connait tous les arcanes de l’instance patronale en profondeur», déclare-t-il. Le mot d’ordre pour lui n’est autre que la transparence, la confiance et le mérite. «La bataille se fait sur un programme et une vision», a-t-il déclaré à Al Bayane. «Ma candidature à la présidence de la CGEM découle de ma vision de l’entreprise qui est avant tout un espace de liberté et d’épanouissement.
L’enjeu est important», explique Kessal qui ambitionne de faire de la CGEM une structure plus combative, plus ouverte et plus proche du terrain. Pour lui, l’économie nationale a besoin d’une cure de modernité intensive. Son constat révèle un Maroc qui se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins avec la croissance encore trop faible, un taux de chômage trop élevé et un appareil productif qui n’est pas assez réactif. «Le Maroc se doit de réinventer son modèle économique face à des secteurs classiques qui s’essoufflent», avance-t-il.
«Je suis un homme libre, je n’appartiens à aucun réseau, ni clan, ni parti politique. Mon parti est l’entreprise», souligne le candidat à la présidence de la CGEM qui aspire à une confédération qui tient un discours de vérité sur la situation des entreprises et de notre pays et sur les solutions à apporter… Une CGEM qui redonne du souffle aux ambitions, qui place les jeunes, les startups et les entrepreneurs au cœur de sa mission et qui défend enfin les TPE et les PME. La CGEM est apolitique et tire sa force de son indépendance.
Il reste convaincu et veut inculquer l’idée que l’échec n’est pas une fatalité et qu’un nouveau démarrage est toujours possible. Selon lui, les remèdes sont connues : cesser d’ajouter sans fin des lois incompréhensibles, ambigües et contraignantes pour l’acte d’entreprendre… L’entreprise doit être protégée et respectée par tous les acteurs de notre pays et par les gouvernements quelle que soit leur couleur politique ou leur idéologie. Toutes les lois devraient intégrer les dimensions de productivité, d’emplois et de compétitivité, poursuit-il. Et d’ajouter que trois chocs sont aujourd’hui nécessaires. Le Choc de confiance pour redonner confiance aux jeunes.
Le Choc de productivité qui est ardemment nécessaire entre les parties prenantes (patronat, syndicats, et administration) pour sortir l’économie marocaine de sa spirale infernale de sous -compétitivité. Et le Choc de simplification, autrement dit, mettre à plat toutes les lois économiques et construire un modèle économique apte à libérer l’acte d’entreprendre et d’investir.
Par Fairouz El Mouden
Quelles solutions aux problèmes du chômage ?
Pour Kessal, l’entreprise c’est l’emploi et peut apporter une réponse durable au problème du chômage.
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Les entreprises qui bénéficient des subventions directes de l’Etat doivent s’engager à réinsérer ou insérer un ex détenu (qui a reçu une formation au sein de l’établissement pénitencier) et une personne à besoins spécifiques.
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Le fléau du chômage qui affecte la société marocaine et qui marginalise sa composante la plus énergétique -la jeunesse-, s’analyse d’abord comme un symptôme, le fruit d’une maladie provoquée par un terrible système d’entraves administratives et bureaucratiques, instable et pénalisant pour les audacieux.
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Nous voulons garantir aux jeunes qui souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, un terrain fertile pour réaliser leur rêve. C’est ainsi que nous lutterons efficacement contre le chômage.