Faiblesse du taux de la production éditoriale marocaine en langue amazighe!

Il va sans dire que la roue de la production éditoriale marocaine en langue amazighe a du mal à tourner. Visiblement, les chiffres du dernier rapport annuel sur l’état de l’Edition et du Livre au Maroc au titre de l’année 2018/2019 publiés à l’occasion de la tenue du Salon international du livre et de l’édition à Casablanca,  par  la Fondation du Roi Abdul Aziz  Al-Saoud pour les Etudes Islamiques et les Sciences Humaines, en témoignent…à plus d’un titre.

En effet, la langue amazighe ne représente que 1,22% de l’ensemble des titres publiés. Un taux qui reste faible par rapport à la langue arabe avec un taux dépassant 78% dans l’ensemble de la production littéraire et intellectuelle marocaine.

«Depuis le premier rapport (2015), on constate que l’amazighe, seconde langue officielle du pays, peine à dépasser quelques dizaines de titres par an. Elle ne compte cette année que 45 titres, soit 1,22% du volume des livres imprimés (papier et numérique)», peut-on lire dans le rapport.

En revanche, malgré les entraves et défis auxquels fait face le livre amazigh dont essentiellement la diffusion, les maisons d’éditions  continuent à lutter…pour survivre.

«Les Editions Terra (Agadir) y assurent à elles seules plus 64%, soit 29 titres. Quant aux autres caractéristiques de l’édition amazighe, elles n’ont pas changé. On constate toujours la domination des œuvres littéraires avec la poésie (17 titres), les nouvelles (12 titres), le roman (10 titres) et les autres genres littéraires (6 titres). Il en est de même pour la répartition des textes selon les variantes de l’Amazighe: le Tachelhit (parler du Souss) continue à asseoir sa domination avec 37 titres, suivi de Tarifit (Rif) avec 7 titres», précise la même source.

Le choix de l’alphabet de l’écriture notamment tifinagh a écoulé à un moment donné beaucoup d’encre et à susciter du débat et des polémiques dans les milieux linguistiques, associatifs, culturels et même politiques.

Selon le même rapport, l’examen des différentes composantes de l’échantillon montre que les usages en matière de  l’alphabet continuent à être variés en dépit de l’adoption officielle des caractères tifinagh.

«La répartition des publications selon l’alphabet employé, se présente comme suit : 23 ouvrages sont imprimés en caractères mixtes latin-tifinagh, 9 titres en caractères latins, 7 titres en caractères arabes, 4 titres en arabe-tifinagh, 2 titres en tifinagh uniquement», affirme le rapport.

Mohamed Nait Youssef

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