Fin du feuilleton judiciaire visant l’extradition de Roman Polanski vers les USA

Alors que le 31 Mai dernier, le gouvernement ultraconservateur en place en Pologne avait décidé de rouvrir, quarante ans après les faits, la procédure d’extradition de Roman Polanski vers les Etats-Unis où le cinéaste est poursuivi, depuis 1977, pour le viol d’une mineure, la Cour Suprême de Pologne a refusé ce mardi 6 décembre 2016 de rouvrir cette procédure «ubuesque» selon Hervé Temime, l’avocat français du cinéaste.

Ainsi, depuis la venue aux commandes de l’Etat Polonais, en Novembre 2015, des ultraconservateurs du Parti Droit et Justice (PiS) et la nomination à la tête du Ministère de la Justice de Zbigniew Ziobro qui avait vivement critiqué la décision prise par le tribunal dans le dossier du cinéaste, il était de plus en plus prévisible que cette affaire  allait connaître un rebondissement.

Il est à signaler, au titre du rappel des faits, que l’intéressé, libéré sous caution après avoir passé quarante-deux jours en prison et plaidé coupable de « rapports sexuels illégaux » avec une mineure, avait fui les Etats-Unis car resté passible d’une très lourde condamnation nonobstant l’accord conclu avec la justice américaine.

Aussi, c’est contre toute attente, que la Cour Suprême de Pologne a confirmé, ce mardi, la décision en vertu de laquelle le Tribunal de Cracovie avait déjà refusé, en Octobre 2015, l’extradition du cinéaste alors que le parquet avait renoncé à faire appel en invoquant des dysfonctionnements dans la procédure judiciaire américaine.

En conséquence, la sentence par laquelle la Cour Suprême polonaise a rejeté ce mardi  le pourvoi en cassation introduit par le ministre polonais de la Justice met un terme définitif à la procédure d’extradition entamée, depuis 2014, à l’encontre du cinéaste sur demande de la justice américaine.

Mais le ministre polonais, qui ne voit pas tout cela d’un très bon œil, a contesté cet arrêt en déclarant qu’il ne fallait accorder aucun privilège au réalisateur du fait de la place qu’il occupe dans le domaine du septième art puisque « le droit est le même pour tous » et dénoncé «la manière sélective et trop unilatérale en faveur de Roman Polanski» prise dans ce dossier par la Cour Suprême.

Or, il convient de préciser, d’une part, que même si la Cour s’était prononcée sur son extradition, le cinéaste franco-polonais ne risquait pas d’être mis par la police polonaise dans un avion en partance pour les Etats-Unis puisqu’il vit en France et que l’Hexagone n’extrade pas ses ressortissants et de noter, d’autre part, que la décision prise par la Cour Suprême de Pologne met fin à un bien long feuilleton judiciaire dont le héros n’est autre que le grand réalisateur franco-polonais Roman Polanski qui avait 43 ans au moment des faits alors que, de son côté, la victime, soucieuse de clore ce dossier, avait réclamé, à maintes reprises, l’abandon des poursuites engagées contre le cinéaste âgé aujourd’hui de 83 ans.

Nabil El Bousaadi

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