Les doléances et revendications fusent de toutes parts et le sentiment de malaise s’empare de tous les cœurs. A ce propos, on reviendra sur la situation chaotique qui émaille l’hôpital Hassan II, l’un des centres hospitaliers les plus anciens du sud, voire à l’échelon national. Tout d’abord, on ne peut passer sous silence les réalisations qui y ont été effectuées en terme d’élargissement des espaces sanitaires, de dotation en services et spécialités supplémentaires, d’amélioration des conditions prestataires…Au niveau de la gestion administrative, des efforts sensibles ont été déployés pour accéder au statut moderne de la gouvernance. Malgré toutes ces démarches, l’hôpital souffre cruellement du manque des ressources humaines, notamment du corps infirmier pour des raisons liées aux priorités et contraintes du département central et aux attitudes du personnel médical dont la région d’Agadir n’est pas toujours le lieu de prédilection. Cependant, bien d’autres handicaps entravent le bon déroulement de la mission assignée à ce secteur social névralgique. Hélas, on ne peut taire, encore une fois, les conduites corruptives et inhumaines dont fait preuve un certain nombre de médecins et infirmiers à l’égard des patients, en particulier les démunis. Chaque jour, des cas de malades sont aggravés jusqu’au périssement, à cause de l’indifférence voire l’atrocité de ces actes « cyniques » sans scrupule ni conscience qui ne cherchent qu’à se remplir les poches aux dépens des souffrants déshérités. Si par malheur, ces malades n’ont pas de quoi « offrir » ou n’ont pas de « connaissance », ils finissent par moisir dans l’abandon et, dans bien des cas, par rendre l’âme, à petits feux. Les valeurs humaines de solidarité, de citoyenneté et d’entraide n’ont plus de place dans ce service public qui se transforme, malheureusement, en espace d’enrichissement et de promotion sociale par tous les moyens les plus ignobles. Bien entendu, on ne prétend guère généraliser cette attitude condamnable à tout le personnel en service, car nombre de consciencieux continuent à honorer ce noble métier qui a besoin de beaucoup de cœur et d’humanisme. . Du pain sur la planche donc pour les responsables administratifs de cet établissement qui devraient intervenir pour assainir les blocs en infraction. Devant cet état scandaleux et inadmissible, il est impératif également de dépêcher sur les lieux des commissions d’enquêtes préfectorales et centrales en vue de disloquer ce réseau abominable et mettre un terme à ces comportements malsains qui sévissent encore dans l’hôpital. La santé est un service public destiné à tous les citoyens, particulièrement les déshérités, sans exclusion ni favoritisme, et non pas un espace où les « prédateurs » s’adonnent, dans l’impunité, à l’arnaque et l’enrichissement iniques.
Certes, la santé est elle-même malade de manques divers au niveau du matériel, de la logistique, des médicaments, des soins, du personnel… Toutefois, ce dont elle a besoin le plus c’est, avant tout, la conscience professionnelle, la droiture et le civisme du corps médical et infirmier. Cela n’est pas du tout coûteux mais n’a pas de prix non plus.