Il faut activer d’urgence les mesures du plan anti sécheresse

Après deux mois (décembre et janvier) de forte sécheresse, les dernières pluies sont-elles salvatrices de la campagne céréalière ? Non pas vraiment, estiment les professionnels. Les zones Bour sont quasiment sinistrées, le sol est sec et pas assez de couvert végétal pour les pâturages. Néanmoins, les précipitations enregistrées actuellement sont jugées bénéfiques pour l’alimentation des barrages, des zones irriguées et l’approvisionnement en eau potable.

Avec à peine quelque 100 millimètres de pluies enregistrés depuis le début de la campagne agricole 2015/2016 contre 300 millimètres obtenus en février de l’année dernière, l’activation des mesures de soutien programmées dans le cadre du plan anti sécheresse annoncé par le gouvernement s’avère urgente.

Les mesures d’accompagnement se font toujours attendre, déclare à Al Bayane Abbas Tanji, chercheur agronome. Pour lui, les précipitations tombées cette semaine restent insuffisantes ; la campagne céréalière reste compromise, et on n’aura pas grand-chose à récolter dans les zones Bour sinistrées. Pour cause, dit-il, les pluies s’évaporent rapidement sur un sol sec combiné à des niveaux de chaleur largement élevés en cette période d’hiver. Tanji souligne que les fellahs sont encore dans l’attente de l’orge à 2 dirhams, qui n’est pas encore disponible, et s’impatientent de voir les autres mesures destinées à sauver le cheptel, à sauvegarder les ressources animales et à recevoir les indemnités nécessaires. Notre interlocuteur, estime que le remboursement des gens doit se faire avant la fin de la saison de la campagne agricole. Il explique que pour procéder aux cultures du printemps, le département de tutelle est appelé à accélérer la mise en œuvre du plan anti sécheresse. Et d’ajouter : «  les pluies sont là mais les semences restent onéreuses ». Autrement dit, l’Etat doit intervenir pour subventionner les semences et les engrais des cultures du printemps. Et de poursuivre que les agriculteurs ont déjà dépensé énormément au début de la campagne agricole. Le ministère doit aussi agir pour contrôler les prix des aliments du bétail. La botte de paille coûte actuellement 30 dirhams, et l’orge et le son pas moins de trois dirhams.

Notre source rappelle encore que même avec pluies actuelles, le parcours de la région allant de Settat à Doukkala montre clairement l’absence de toute activité. D’où rétorque-t-il, l’urgence   du plan anti sécheresse. D’ailleurs, conclut-il, l’agriculture et l’élevage sont des métiers difficiles, même en année pluviale. Ce qui est loin d’être le cas !

Fairouz El Mouden

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