Le Maroc a enregistré un saut qualitatif en matière de don du sang durant les dernières années notamment après la Campagne nationale de don du sang présidée effectivement par SM le Roi Mohammed VI en mars 2013, a affirmé, mardi à Marrakech, le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi.
« Depuis la Campagne nationale du don du sang, le nombre de donneurs a augmenté de 35 % de 2012 à 2016 couvrant ainsi 132 % des besoins en sang en 2016 selon l’indice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prend en considération le nombre de lits d’hospitalisation », a-t-il indiqué à la cérémonie d’ouverture des travaux du 11è Congrès arabe des services de transport du sang placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI sous le thème « Ethique et sécurité des services de transfusion ».
Les centres de transfusion sanguine au Maroc, ajoute le ministre, ont pour leurs parts, enregistré une évolution notable au niveau des techniques adoptées dans la fragmentation du sang et la réalisation d’analyses prospectant les maladies transmissibles par le sang et les analyses d’identification des groupes sanguins.
Et d’ajouter que le Maroc a choisi depuis des années d’adopter la gratuité et le volontariat en matière de don du sang à travers la loi 94-03, et a œuvré à vulgariser la culture de la générosité et de la solidarité pour gérer ce secteur, et à doter les centres des moyens technologiques les plus sophistiqués afin de garantir la sécurité des services de transfusion sanguine.
Après avoir mis l’accent sur l’importance de l’éthique dans le domaine du don du sang, M. Louardi a indiqué que son département a adopté une politique d’automatisation des techniques dans les 8 centres régionaux de transfusion sanguine et qui seront généralisées sur tous les centres à l’horizon 2018 tout en adoptant une gestion informatique nationale de toutes les opérations de transfusion sanguine et la fragmentation du sang.
La présidente de l’Instance arabe des services de transfusion sanguine, Mme Nihad Mahmoud Mohamed Mossiid, a souligné que le plus grand défi auquel font face les pays de la planète consiste à fédérer les efforts pour fournir un sang suffisant, sain et efficace.
Elle a par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité d’instaurer les bases d’un partenariat entre tous les secteurs de l’Etat et les associations de la société civile et les ministères de la santé afin de consacrer la culture de don du sang à travers une sensibilisation des citoyens afin de répondre aux besoins des malades de cette matière vitale.
Elle a tenu à rappeler les missions de l’instance arabe des services de transport du sang, dont la promotion du secteur de la transfusion sanguine au monde arabe afin de fournir un sang sécurisé et le renforcement de la coopération entre les centres de transfusion sanguine au monde arabe.
Le responsable des relations au sein de l’Agence française de transfusion sanguine, Thierry Schneider, a relevé le degré de coopération médicale entre le Maroc et plusieurs pays arabes ainsi que la coopération solide liant l’agence française de transfusion sanguine et le Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie (CNTSH).
Il a en outre, appelé à l’adoption d’une réflexion stratégique, qui permet au Maroc et pays arabes de développer leurs systèmes dans le domaine de la transfusion sanguine et l’usage des produits sanguins.
Il a été procédé à cette occasion, à la remise du prix arabe des services de transfusion sanguine pour l’année 2015 a été attribué au Dr. Latifa Loukhmas, directrice du Centre régional de transfusion sanguine de Marrakech.
Ce prix récompense tous les deux ans la meilleure pratique en matière de transfusion sanguine.
Aussi, des hommages ont été rendus à plusieurs personnalités qui ont contribué à développer le système de transfusion sanguine.
Organisé durant 03 jours, par le CNTSH, en partenariat avec l’Association marocaine de transfusion sanguine, ce congrès connait la participation d’une pléiade de spécialistes du monde arabe, de l’Afrique et de l’Europe.
Les participants débattront de thématiques se rapportant à la formation continue, la promotion des compétences, entre autres.
***
Plus de 100.000 prestations médicales offertes aux migrants
Le total des prestations médicales offertes aux migrants dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Houceima et l’Oriental au titre de l’année 2017, avoisine les 100.000 prestations pour les établissements de soins de base et 1000 prestations pour les hôpitaux desservant ces trois régions, qui accueillent le plus de migrants, a indiqué, mardi à Skhirat, le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi.
Dans une allocution lue en son nom à l’ouverture du Forum Inter-régional sur la santé et les migrations qui se tient les 10 et 11 octobre dans le cadre du projet : « Promotion de la santé et du bien-être parmi les migrants au Maroc, en Tunisie, en Égypte, en Libye et au Yémen », M. Louardi a souligné que le ministère de la Santé a engagé plusieurs initiatives conformément aux Hautes instruction de SM le Roi, dans le but de garantir le droit d’accès des migrants aux services de santé et leur assurer gratuitement les services de soins préventifs et curatifs desservis au niveau du réseau des soins de santé primaires, quel que soit leur statut.
Le ministre a ainsi fait savoir qu’au titre de 2017, plus de 12.000 migrants ont profité des séances de sensibilisation sur le Sida, plus de 5500 autres ont bénéficié des prestations de dépistage volontaire gratuit du VIH et ou de la thérapie antirétrovirale au niveau national et environ 1700 personnes ont bénéficié des sessions de sensibilisation, d’examen et de dépistage de la tuberculose lors de la dernière campagne, alors que 650 femmes migrantes sont suivies de façon régulière dans le cadre du programme national de la santé de la reproduction.
Ces efforts visent aussi à faire bénéficier les migrants et les réfugiés au Maroc de la couverture médicale de base, dans le cadre d’une Convention tripartite conclue entre le ministère de la santé, le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la Migration, le ministère de l’Intérieur et celui de l’Economie et des Finances, qui donnera à cette population le droit de bénéficier du même panier de soins que les patients inscrits au RAMED, a-t-il ajouté.
Aussi, en cohérence avec la stratégie nationale d’immigration et d’asile, le ministère de la Santé s’est engagé en collaboration avec ses partenaires à élaborer un plan stratégique national : santé et migration 2017-2021, qui aspire à améliorer l’accès des immigrés en situation de vulnérabilité à des services de prévention et de promotion de la santé et à des soins médicaux, dans le respect des droits humains et dans des conditions d’égalité et d’équité, a relevé M. Louradi, précisant que le règlement interne des hôpitaux en vigueur depuis 2011, stipule dans son article 57 que les patients ou blessés non marocains sont admis, quel que soit leur statut, dans les mêmes conditions que les nationaux.
M. Louardi a toutefois précisé que la problématique de santé des migrants demeure un réel défi de santé publique, en raison de la vulnérabilité de cette population à des risques sanitaires, déplorant qu’en dépit de tous les efforts engagés, le système de santé est confronté à des défis importants, tels que l’intensité croissante des flux migratoires, les obstacles culturels et linguistiques, les perceptions des différentes des maladies ainsi que le manque d’information sur les prestations des service de santé et d’outils de surveillance épidémiologique.
De son côté, le Directeur des affaires de la Migration au ministère délégué chargé des MRE et des Affaires de la migration, Ahmed Skim, a souligné que ce forum revêt une grande importance vu qu’il traitera des thématiques, telles que l’assistance humanitaire et médicale des migrants, le renforcement des capacités et des structures sanitaires publiques et privées pour améliorer les services de santé offerts aux migrants et le soutien au gouvernement et à la société civile pour améliorer leur accès aux soins, notamment les couches les plus vulnérables.
M. Skim a aussi rappelé que le Maroc a entamé depuis 2013, une nouvelle politique migratoire, basée sur une approche humaniste et respectueuse des droits fondamentaux des migrants, précisant que plusieurs initiatives ont été entreprises dans ce sens, notamment la mise en oeuvre en partenariat avec la société civile et du Croissant rouge marocain, d’un programme d’assistance social et humanitaire visant à subvenir aux besoins élémentaires des migrants en situation de vulnérabilité, venu en aide à quelque 30.000 migrants au fil des 4 années écoulées, avec un dispositif regroupant soins médicaux et aide alimentaire.
Pour sa part, Mme Ana Fonseca, chef de mission à l’Organisation internationale de la migration (OIM), a souligné que la question de la migration constitue une problématique globale, qui pose de nombreux défis aussi bien pour les pays de transit que de destination, notamment la vulnérabilité des migrants, qui sont aussi moins informés sur leurs droits ou services, les abus sexuels ou mentaux ainsi que la traite des êtres humains.
« Plusieurs migrants continuent à arriver à nos pays avec de sérieux problèmes de santé et besoins de protection » a-t-elle dit, notant que la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes, y compris l’Etat et les institutions, est « vitale » pour subvenir à des solutions à ces défis et assurer une aide médicale effective et un appui psychologique aux migrants et aux réfugiés.
Organisé à l’initiative du ministère de la Santé, en partenariat avec le ministère délégué chargé des Marocains Résidant à l’Etranger et des Affaires de la Migration, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et l’Institut de Santé Globale de Barcelone (ISGlobal), ce forum réunit plusieurs experts nationaux et internationaux en santé publique et migration, dans le but d’échanger les perspectives régionales sur la manière dont les systèmes de santé et les interventions sanitaires répondent aux nouveaux défis liés aux flux migratoires et aux besoins des migrants, et les possibilités de coopération triangulaire et sud-sud entre pays d’origine, de transit et de destination.
(MAP)