Larmes des roses

une véritable aventure   textuelle  qui s’inscrit dans le cadre d’un projet littéraire moderniste  qui examine l’existence humaine dans ce qu’elle a de plus compliqué, en l’occurrence ses dimensions spirituelles et ses univers ésotériques.
Ecrivaine   hors du commun,  Hind Labdag    a pu creuser  peu à peu son propre sillon dans le paysage littéraire arabe  souvent dur d’accès.  Dans  cette anthologie métaphorique conçue avec maturité et pertinence, elle  a étalé d’une manière narrative  ses propres conceptions et ses propres visions  humanistes, en insistant sur l’idéalisme  participatif  et le fondement esthétique  du dialogue et du partage avec plusieurs figures  illustres et   incontestée  à la fois de la vie et de la pensée.
Particulièrement  hypersensible, elle   gère  l’univers de l’écriture avec audace et passion, en  évoquant plusieurs concepts et thèmes, à savoir l’amour, l’espoir, la jouissance,  l’unité, vie de l’âme, ombre et lumière, la mort,  la beauté, la passion, rêves, contemplation et recueillement  complicité entres autres.
L’acte narratif de   Hind Labdag    est marqué par le dialogisme, la richesse symbolique et  l’ouverture sur l’autre au pluriel.  Sa démarche littéraire  est inépuisable car elle est en relation directe avec la variété des domaines de l’activité humaine. Pour définir le caractère général de l’énoncé, il y a nécessité de prendre en considération la différence essentielle qui existe entre le genre de discours premier et le genre de discours second. La sphère d’échange est ici d’une grande importance.
Dans sa préface intitulée «  l’essence créative dans les  larmes des roses », l’écrivain érudit et  grand critique littéraire Mohamed Adib Slaoui, a écrit : « la jeune écrivaine pose plusieurs problématiques interactives : de la problématique du texte au souffle mystico poétique par rapport  à ses  thèses spirituelles à la  problématique des visions et du discours dans ce texte ouvert sur tous les espaces créatifs, et de la problématique du langage onirique imprégné de rythme romantique sans obsession à la  problématique da la révélation et du rêve dans les espaces romantiques. Mais la question principale posée par ce texte  porte sur  la problématique  à la fois ancienne et moderne ; celle qui se rapporte  à  l’essence créative des écritures littéraires. ».
Notre doctorante et romancière  se positionne, tour à tour, comme esthète  et écrivaine illuminée, réunissant ainsi le raisonnement et l’imagination littéraire : c’est  l’un des seuils incontournables dans la compréhension  de l’esprit des nouvelles.  Il s’agit d’un pacte intimiste  sans maquillages ; un pacte existentialiste   fondé principalement sur la question de l’être en tant que conscience responsable de  sa réalité et de son destin. En effet, Hind Labdag    interroge la condition d’être et de paraître  à partir de la mise en scène de la conscientisation comme moteur de la vie.
Fruit d’une grande  expérience à la fois  créative et existentielle   et d’une passion renouvelée, le recueil «Larmes des roses » comporte  quelques fragments significatifs constituant la trame textuelle et la synthèse de la vie de cette  écrivaine talentueuse. La couverture  de cette  nouvelle production littéraire  est illustrée par une image picturale   expressionniste  conçue par l’artiste peintre Youssef Labdag, membre du Club Californie des artistes  et titulaire de la médaille d’honneur de la Société Académique « Arts, Sciences et Lettres » : un manifeste ésotérique   qui enchante la beauté spirituelle  dans le sillage de  la vie.
Dans ses dictes  comprenant des passages philosophiques  et des récits narratifs, Hind Labdag   nous invite à percevoir   tout un  univers allégorique voire symbolique. Elle   meuble  ses univers insolite   et leur attribue les  profondeurs de la vie, à la recherche d’une langue accessible et  accrocheuse : c’est la langue de «  l’aisé inaccessible ».
Ainsi, l’écriture narrative   de cette  écrivaine   nous parle de  la dimension cachée de notre réalité effective, elle renvoie à notre « moi  profond sans simulation» inscrit dans le monde. Rilke disait «  l’écriture  est le lieu d’une expérience», c’est finalement l’expérience de notre propre rapport au monde. Ici, le récit  est une façon d’être au monde, de le questionner, de s’interroger sur les choses existentielles.
Reste à souligner que Hind Labdag,  nouvelliste   et femme  de  Lettres et Sciences Humaines,   conçoit  le récit comme  une façon de traverser le monde, l’esprit ouvert, curieux. Lieu de forte implication où l’être se révèle, l’acte d’écriture s’interroge sur la dimension intimiste de la vie.
Paru  en  novembre 2013,  ce recueil polyphonique (série créative 27),  décliné en  162 pages, se propose de revenir sur des questions de l’être, son existentialisme et son essence, et ce à partir  d’un jeu impressionnant qui vacille entre la réalité et l’imaginaire. Il contribue  par ses illuminations idéalisées   l’enrichissement  de  la bibliothèque des textes  en prose, en assimilant le verbe à une touche  romantique    qui nécessite beaucoup de réflexion afin de cerner ses contours  phénoménologiques et son fond spirituel.
Reste à souligner que  Hind Labdag a publié plusieurs livres de référence : Nahib Al Malaika  (2011), Barzagh  Al arouah Alaachika  (2012), et bien d’autres encore.

(*critique d’art)

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