Un grand coup de maître que celui exécuté par les services sécuritaires d’Agadir. Une opération d’envergure réussie dans le cadre du ratissage du phénomène de l’émigration clandestine.
En effet, le système de sécurité de la capitale du Souss est parvenu, récemment, à mettre la main sur deux contingents de jeunes qui tentaient de s’aventurer à prendre le large, à bord des barques de la mort. Cette manœuvre laborieuse effectuée conformément aux informations parvenues des services du contrôle du territoire national et de la conjugaison des efforts louables des différents groupes de la sûreté nationale, de la gendarmerie et des forces auxiliaires, a fini par faire échouer cette escapade périlleuse, aux alentours du littoral de la ville.
Il va sans dire que ces opérations ont pu s’exécuter, grâce à une application judicieuse que les trafiquants de l’émigration clandestine étaient incapables de déjouer. Ce plan soigneusement mis en pratique, a permis donc de s’emparer de l’engin, des outils d’embarcation, ainsi que des récipients de carburants. Ceci étant, les enquêtes sont toujours en cours, sous la direction du parquet concerné, afin de dévoiler tout le mécanisme de cette affaire et prendre les sanctions qui s’imposent.
Ce fait qui peut paraître routinier et anodin, est porteur d’enseignement de haute importance. Sa gravité constitue, en fait, un sérieux tracas pour les forces de l’ordre. D’autant plus que le réseau complexe de l’émigration clandestine se déploie avec l’implication des mafieux de la spéculation sur les vies humaines. Ce trafic prolifère à des cadences vertigineuses, en ces moments de crise sociale et d’oisiveté languissante. Les filets de démantèlement de ces bonnets véreux qui empestent les lieux de fuite, vont en revanche bon train en vue de désamorcer toutes ces tentatives tragiques qui tentent les jeunes, en quête d’un paradis illusoire. Cependant, il est bien évident que l’éradication de ce fléau est tributaire de l’impulsion volontariste de l’Etat pour dissuader les candidats à l’échappée fatale.
Le désœuvrement des armées de jeunes en est, en effet, la cause directe de ces aventures irréfléchies qui prennent d’assaut leurs esprits vulnérables. Du fil à retordre aux décideurs pour endiguer cette calamité qui ne cesse de prospérer dans les foyers des couches déshéritées. Certes, le nouveau projet de loi de finances 2019 projette plus de 40 000 postes d’emploi pour absorber la courbe ascendante du chômage dans notre pays. Une augmentation sensible, mais qui demeure, néanmoins, en deçà des besoins réels des jeunes, dans nombre de domaine de la vie active. L’Etat est amené alors à faire du chômage le cheval de bataille de premier ordre pour épargner la vie des Marocaines et des Marocains qui sont toujours prédisposés à enfourcher le danger mortel et, malheureusement, à renier son appartenance et à brandir le drapeau d’autres pays.