Les ivoiriens ont voté ce dimanche pour une réforme constitutionnelle…

Le 11 Octobre dernier l’Assemblée Nationale ivoirienne avait adopté, avec 239 voix «pour» sur un total de 249 votants, le projet de cette nouvelle constitution qui a été soumis à référendum ce dimanche 30 Octobre et que l’opposition a appelé à boycotter.

Considérée par les analystes comme étant le «testament politique » du Président Alassane Ouatara cette réforme constitutionnelle permettra au pays de «tourner la page des crises successives» qu’il a connues depuis les années 1990 du siècle dernier et la mort de son premier Président Félix HouphouetBoigny et d’ouvrir la voie à l’avènement de cette «troisième république» que l’actuel Chef de l’Etat appelle de tous ses vœux et dont il avait fait son cheval de bataille à la veille de sa réélection en 2015.

Il est vrai que les trois principaux chefs politiques du pays ; à savoir, Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié font vivre depuis une vingtaine d’année à la Côte d’Ivoire une crise de succession sans pareille qui s’est muée en «une crise identitaire forgée sur le concept de l’ivoirité» qui n’est autre qu’une variante de cette «préférence nationale» qui avait longtemps contribué à marginaliser les immigrés alors qu’ils forment le quart de la population. Pour rappel, l’actuel Président en avait fait les frais lorsqu’il fut empêché de se porter candidat lors des élections de 1995 et de 2000 pour «nationalité douteuse».

L’adoption de cette nouvelle constitution qui, selon le ministre Ally Coulibaly, fera entrer le pays dans la modernité, «sera un catalyseur à la réconciliation nationale» et le socle sur lequel va s’appuyer le pays pour « se débarrasser de ses problèmes identitaires ». Elle permettra ainsi à tout citoyen «de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien» de se porter candidat aux élections présidentielles et fera disparaître le très controversé article 35 de l’actuelle loi fondamentale qui stipule que les ascendants du candidat à l’élection présidentielle doivent être tous les deux «ivoiriens d’origine».

L’autre nouveauté qui a fait son apparition dans ce projet de Constitution est la création d’un poste de vice-président qui suppléera au Président en cas de vacance du pouvoir et la création d’un Sénat dont le tiers sera nommé par le Chef de l’Etat.

Il est à noter, enfin, que bien que le scrutin de ce dimanche auxquels étaient appelés à se prononcer 6,3 millions d’électeurs ivoiriens ait été émaillé d’incidents survenus à l’appel d’une opposition qui accuse le Président « d’avoir promu un texte à sa mesure pour renforcer son pouvoir », les autorités ont assuré, de leur côté, que le processus électoral s’est très bien déroulé dans son ensemble.

Nabil El Bousaadi

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