J+1 du déconfinement
Depuis hier, et après plus de 3 mois de confinement, le peuple renoue, petit à petit, avec l’ancienne vie, postérieure au coronavirus. Difficile exercice de reprendre la vie comme avant, les masques de protection et les gestes barrières sont là, dans la rue, au sein des magasins, dans les services, pour rappeler la triste réalité.
Et pourtant, il faut que la vie reprenne et aille de l’avant.
Ce rappel nous incite tous, et chacun, à prendre soin de nos vies. Le virus circule encore. Il n’y a rien qu’à voir le nombre d’infectés «nouveaux», découverts grâce au dépistage obligatoire que les unités commerciales, industrielles et de services sont tenues de garantir aux personnels.
Il y a trois jours, nous étions sous la barre des 10 000 infectés positifs au covid-19. Le chiffre a vite grimpé pour atteindre, jeudi à 10 heures, 11279 cas avérés, dont 8488 guérisons. Successivement, nous avons eu une courbe ascendante qui pousse à l’inquiétude si elle avait à se poursuivre.
Cela veut dire que la hausse des infections est importante. Autrement dit en trois jours nous avons enregistré 1200 «nouveaux» cas, soit une moyenne de 400 cas, sachant que la moyenne des trois mois de pandémie était autour de 80 cas confirmés par jour.
A ce rythme la gestion s’annonce difficile. Même si le danger ne se situe pas seulement au niveau des cas testés positifs (comprenant beaucoup de cas asymptomatiques), mais, surtout, au niveau des personnes admises en soins intensifs ou en réanimation.
Sur le nombre total d’infectés encore sous traitement (cela commence par les cas légers), la proportion a nettement augmenté. Elle est passée, l’espace de trois jours, à plus de 2900 personnes en cours de traitement, dont uniquement une quinzaine en réanimation, heureusement.
Rester sur le qui-vive
C’est pour dire que, à défaut de vigilance générale et de rigueur, tout nouveau cas peut être porteur aussi d’autres nouveaux cas vite générés. L’on a vu avec les clusters comme la propagation était rapide au niveau des contacts de la personne atteinte, et de personne à personne…
L’expérience de la pandémie au Maroc, comme d’ailleurs partout dans le monde, démontre que tout relâchement peut conduire à des situations déplorables, à des reculs et à une intervention encore plus coûteuse, en efforts et en finances.
Le cas de Lalla Mimouna est encore dans les mémoires comme d’autres auparavant. La région de Kénitra continue d’en pâtir et les communes où des contacts suspects existent sont encore sous isolement, le temps d’une quarantaine de 9 voire 14 ou 21 jours, d’ailleurs comme tous les citoyens qui viennent de regagner le pays, après un long blocage à l’étranger, ou encore les subsahariens venus au Maroc…
La vigilance doit être générale. Aux aéroports comme aux postes frontières, aux unités commerciales, industrielles, etc. Partout, les autorités sanitaires et territoriales doivent accomplir leurs missions avec tout le sérieux requis. Les entrepreneurs et commerçants doivent faire preuve d’une responsabilité citoyenne qui respecte les conditions de la reprise de l’activité économique et sociale, dont en premier lieu, outre la protection et l’hygiène, la distanciation.
Le citoyen lambda, singulier et pluriel, devra savoir que par n’importe quel geste, citoyen et responsable, en ces temps de corona, contribue à la réussite du combat contre la pandémie et au retour progressif à une vie normale, le temps de la découverte d’un vaccin contre le virus.
C’est à ce prix que chacun sera préservé du mal du virus.
Mohamed Khalil