Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a demandé qu’un organe indépendant fixe une date butoir pour l’élimination de toutes les armes nucléaires, lundi à New York devant la conférence de suivi du traité de non-prolifération (TNP) à l’ONU.
M. Ahmadinejad a également demandé la suspension des Etats-Unis de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organe onusien chargé de superviser et de réglementer les activités nucléaires dans le monde.
Dans le cadre d’une réforme du TNP, il a réclamé « la création d’un groupe international indépendant, tenant son autorité de la conférence ». Ce groupe, a-t-il dit, devra fixer une date butoir pour l’élimination totale des armes nucléaires, avec un calendrier précis ».
Il a exhorté à « la suspension de membres du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique qui utilisent ou menacent d’utiliser les armes nucléaires ».
« Comment les Etats-Unis peuvent-ils être membres du conseil des gouverneurs alors qu’ils ont utilisé l’arme atomique contre le Japon? », a lancé le président iranien lors d’un discours de 35 minutes, accusant également Washington d’avoir utilisé des armes à uranium appauvri pendant la guerre d’Irak.
« De manière regrettable, le gouvernement des Etats-Unis a non seulement employé des armes nucléaires, mais continue de menacer d’utiliser de telles armes contre d’autres pays, notamment l’Iran », a-t-il ajouté.
La nouvelle doctrine américaine d’emploi de l’arme atomique exclut l’usage de cette arme contre un Etat signataire du TNP et classé « non-nucléaire », mais fait une exception pour la Corée du Nord, qui a quitté le TNP et procédé à des essais, et pour l’Iran accusé de vouloir la bombe.
La secrétaire d’Etat Hillary Clinton, qui devait prendre la parole dans l’après-midi, avait mis ces derniers jours M. Ahmadinejad en garde contre une tentative de « détourner » la conférence du TNP, afin d’éviter un débat sur les ambitions nucléaires de l’Iran.
L’intervention du dirigeant iranien, dans l’amphitéatre de l’Assemblée générale des Nations unies, a été marquée par une longue diatribe contre les pays dotés de l’arme nucléaire, notamment les Etats-Unis, qu’il a accusés de « menacer » de cette arme les Etats ne la possédant pas.
Il a provoqué le départ de nombreuses délégations. Les représentants des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la Finlande, du Maroc notamment, ont quitté la salle pendant son discours.