Des manoeuvres militaires réunissant des soldats de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe sous supervision américaine ont été lancées lundi depuis Ouagadougou, en vue de renforcer la lutte contre le « terrorisme » et la criminalité dans la région sahélo-saharienne.
Dénommé « Flintlock 10 », l’exercice militaire dont le centre de commandement est établi dans la capitale burkinabè se déroulera jusqu’au 22 mai au Sénégal, au Mali, en Mauritanie, au Tchad, au Nigeria et au Maroc.
Neuf pays africains (Algérie, Burkina, Mali, Maroc, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Tchad et Tunisie) et cinq pays d’Europe (Belgique, Espagne, France, Pays-Bas, Royaume-Uni) prennent part à l’opération dont le commandement est assuré par les Etats-Unis et le Burkina.
Environ 1.200 soldats participeront à l’exercice, dont 600 des forces spéciales américaines, plus de 400 Africains et 150 Européens.
Ces opérations se déroulent en grande partie dans la zone sahélo-saharienne, investie depuis quelques années par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – qui y pratique des prises d’otages occidentaux – et théâtre de nombreux trafics (êtres humains, drogue, cigarettes…).
Cet exercice « facilitera la coopération régionale en matière de sécurité et de lutte contre les organisations terroristes », a déclaré le commandant adjoint des activités civilo-militaires d’Africom (commandement militaire américain pour l’Afrique), Anthony Holmes.
« Il s’agit de poursuivre la mise en oeuvre d’une véritable vision stratégique pour les pays de la zone sahélo-saharienne avec tous les voisins les plus proches, afin de parvenir à l’éradication du terrorisme et de la criminalité transfrontalière sous toutes ses formes », a estimé le ministre burkinabè de la Défense, Yéro Boly.
Devant la presse, le ministre a saisi l’occasion pour affirmer que « le Burkina Faso ne s’est jamais proposé d’accueillir une base militaire américaine ou d’abriter le siège militaire d’Africom », en réponse à certaines rumeurs courant depuis quelque temps à Ouagadougou.
« Nous n’avons pas demandé au gouvernement burkinabè d’abriter une base d’Africom », a souligné Anthony Holmes, indiquant que « la position du gouvernement américain est que la base d’Africom va rester en Allemagne parce qu’il (y) existe des ressources, des infrastructures ».
Washington avait tenté d’implanter sur le continent le QG d’Africom, créé en 2007, mais avait essuyé des refus de plusieurs capitales africaines, dont Alger et Lagos.