Marché de gros de Casablanca : Un écheveau complexe à démêler

Il s’agit du deuxième report de ce procès désormais connu sous l’appellation «Affaire du président de l’arrondissement de Sbata et consorts».

L’audience de jeudi, présidée par le juge Mohamed Tarchi, n’a duré que quelques minutes pour être reportée au 8 juillet prochain. Trois présumés inculpés, sur les 26 poursuivis dans le cadre de cette affaire en état de liberté provisoire, ne se sont pas présentés à la barre des accusés. Ce qui a poussé la Cour à reporter le procès pour les convoquer de nouveau, étant donné qu’ils n’avaient pas reçu la première convocation. Des sources proches du dossier indiquent que ces histoires de «convocations non reçues» ne sont que des manœuvres en vue de gagner beaucoup de temps. C’est la même astuce qui a été évoquée lors de la première audience. Et c’est par hasard qu’uniquement dans cette affaire de marché de gros que des convocations ne soient pas reçues à temps et pour la deuxième fois par certains présumés accusés. L’affaire traîne depuis l’année 2003. Elle rappelle ces feuilletons mexicains dans lesquels des acteurs comme des téléspectateurs changent de statut social ou vieillissent. C’est le cas de l’actuel président de l’arrondissement de Sbata, poursuivi pour «corruption et complicité», qui était un simple technicien à la commune de Nouaceur au moment du déclenchement de l’affaire avant la suppression de la Cour spéciale de justice (CSJ). Il était chargé des employés du marché à l’ère de Slimani à la tête de la défunte Communauté urbaine de Casablanca (CUC). De même, d’autres présumés accusés étaient des élus à cette époque et ne le sont plus aujourd’hui. Cela revient à dire que cette affaire n’a que trop duré à tel point que des présumés prévenus ont fini par croire qu’ils ne passeront jamais au banc des accusés.

Il faut dire aussi qu’il s’agit là d’une affaire extrêmement grave et complexe. Elle mettra à rude épreuve la justice casablancaise.

Les 26 présumés inculpés sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, notamment pour dilapidation de deniers publics, détournement de fonds, falsification des documents officiels, abus de confiance, trafic d’influence, corruption et complicité. Ce feuilleton qui n’est qu’à ses premiers épisodes promet d’être retentissant au fur et à mesure que le procès avance. Le fait d’éplucher l’oignon fait couler les larmes, dit-on.

 

 

 

 

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