Marocains de l’étanger : Pour que l’immigré reste attaché à ses sources

Il faut que les pays d’accueil mais aussi et surtout les pays d’origine, on parle ici du Maroc, aident ces Marocains de l’étranger afin de concilier entre les deux cultures, qu’on ait des individus à fortes personnalités et à cultures différentes.

Il est du devoir du Maroc, gouvernement, institutions et société civiles, d’œuvrer davantage au renforcement des moyens qui permettraient, à titre d’exemple, l’enseignement des langues arabe et amazigh qui sont en même temps des langues maternelles pour les Marocains. Il est clair qu’en absence de culture et de langue d’origine, on ne peut espérer découvrir de nouveaux horizons et en tirer profit.

L’absence d’un tel soutien à la langue maternelle signifie que l’enfant sera livré à un vide dont les conséquences sont imprévisibles. Les participants, lors de cette rencontre, ont incité l’Etat marocain à avoir une stratégie linguistique claire et bien définie, fondée sur la diversité que défend le Royaume. Toutefois, ceci doit se faire dans le cadre de l’unité et en ayant comme but principal, la préservation de l’identité nationale marocaine.

Dans le même cadre, Abdellah Boussouf, secrétaire général du Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME) a souligné qu’il s’agit d’enfants d’origine marocaine vivant à l’étranger ayant les mêmes droits et obligations que les ressortissants des pays d’accueil. De plus, a-t-il ajouté, l’éducation de cet enfant en conformité avec les valeurs nationales de son pays d’origine et dans le respect des principes de son pays d’accueil nécessite, à son avis, un effort supplémentaire dans le but d’améliorer les méthodes et le contenu de l’enseignement de la langue arabe.

De manière générale, l’enfant d’origine marocaine vit dans un environnement qui lui est hostile et qui lui rappelle ses origines d’une catégorie inférieure à celle des ressortissants du pays d’accueil. Le plus grave est la crainte que le citoyen marocain à l’étranger, vit au quotidien. En clair , si ce dernier ne réussit ni intégration, ni retour à ses origines du fait de la vision méprisante à laquelle il doit faire face de la part de ses compatriotes, il va certainement subir une chute chaotique entre unité apparente et illusoire d’une personnalité déchirée et déséquilibrée. C’est ce qu’a estimé pour sa part, l’universitaire algérien Said Ouachria.

Revenant sur la problématique de l’intégration, il a été reproché à la presse occidentale d’adopter un double langage en affirmant que les émigrés refusent l’intégration en menant auprès de la majorité gouvernante une campagne pour rendre cette intégration impossible.

De son côté, l’universitaire marocain, Mohamed Bakkouchi, a estimé que plusieurs profils d’émigrés se dégagent à la lecture du panorama actuel. C’est ainsi qu’il y a parmi les émigrés, entre 10 et 15 % de prétendants à une place dans le pays d’accueil, 35 à 40 % qui représentent la partie vulnérable des banlieues et enfin, 15 % de radicaux, alors que le reste sont toujours à la recherche d’opportunités meilleures. Dans certains pays occidentaux, a-t-il noté, l’on est même à la 7ème génération d’émigrés dont seule une infime minorité est acceptée pour tenter son intégration.

Selon Mme Hakima El Hatri, organisatrice de cet événement et présidente du groupe de recherches sur les questions du genre et de l’enfant, relevant de la faculté de la Chariâ de Fès, l’objectif de cette rencontre est de rechercher les moyens d’aider non seulement les enfants marocains mais également tous les membres de leur famille à rester attachés à leur identité marocaine en veillant à la protection de leurs droits.

Les Marocains qui choisissent l’immigration soit pour des raisons financières ou afin de poursuivre leurs études, ne cessent d’accroître et surtout dans des pays comme la France. Il faut que le Maroc et ces pays d’accueil œuvrent ensemble afin que l’immigré reste attaché à ses sources mais aussi, afin qu’il soit un élément actif dans la société dans laquelle il vit «provisoirement». Si cette approche est réalisée, il y aura une relation gagnants gagnants, entre tous les acteurs de cette équation.

 

 

 

 

 

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