Mutuelle nationale des artistes : Himmich fait la sourde oreille

Après la polémique qui a secoué la dernière édition du Salon international du livre de Casablanca due à la décision du ministre de la Culture de ne pas débourser les indemnisations aux animateurs des tables rondes, c’est autour de la Mutuelle nationale des artistes de subir les griefs du ministre de la Culture.

Jusqu’à la date d’aujourd’hui, la Mutuelle en question n’a pas reçu la subvention de 2.000.000,00 DH pour l’année 2009. Un courrier a été adressé au ministre de la Culture pour lui rappeler l’urgence de la situation mais en vain. Ce dernier n’a malheureusement pas jugé nécessaire de répondre.

«Nous avons été convoqués à une réunion avec les responsables au sein du ministère de la Culture pour répondre à leurs questions et apporter des éclaircissements sans grande utilité. De même qu’une lettre du Premier ministre a été envoyée au ministre de l’Economie et des finances à ce sujet.», explique Hassan Nafali, vice-président de la Coalition marocaine pour la culture et les arts.

Bensalem Himmich, ministre de la Culture, avait déclaré dans son intervention au sein du Parlement dans le cadre des questions orales que le Ministère des Finances accepte le règlement de l’arriérée de 2009 à condition de recevoir la liste des adhérents et une copie du statut de la Mutuelle. Des propos qui mettent les artistes en colère.

Les responsables au sein de la Mutuelle et de la Coalition démentent de fond en comble. «Le ministère de la Culture dispose de tous les documents relatifs à la Mutuelle sinon comment expliquer que l’on a déjà reçu l’antécédente subvention? Nous avons également mis à jour notre dossier que nous avons envoyé au ministère», affirme Hassan Nafali. Et d’ajouter : « La couverture médicale n’est pas une aumône. C’est un accord entre les artistes et le gouvernement marocain qui engage celui-ci à mettre en place un mécanisme de couverture médicale destiné aux artistes.»,

Nafali appelle à la mention de cette subvention dans la morasse du budget du ministère de la Culture, à l’instar de celles de l’association des œuvres sociales des fonctionnaires du ministère de la culture et l‘association Mohammed VI des œuvres sociales pour l’éducation et la formation, afin d’éviter ce genre de complication.

Pour sa part, Mohamed Derham, président de la Coalition marocaine pour la culture et les arts, souligne, qu’: « Au lieu de nous réunir pour débattre des questions réelles et les interrogations culturelles qui nous préoccupent quant à la situation culturelle en péril dans notre pays, nous nous sommes retrouvés, malgré nous, en train de défendre nos acquis.»

Mohammed Kaouti, président de la Mutuelle, explique que cette attitude de la part du ministre de la Culture dénote du manque de respect et de considération de ce dernier envers les artistes marocains. Kaouti a également rappelé les multiples actions et les efforts décuplés par les artistes pour aboutir à la création de la Mutuelle nationale des artistes, la première du genre dans le monde qui requiert encore l’accompagnement et le soutien des responsables de la chose culturelle dans notre pays. « Nous estimons que cette attitude de la part du ministre de la Culture est irresponsable et témoigne de l’absence de sérieux et de compétence », juge-t-il

Il explique, par ailleurs, que si la Mutuelle continue à fonctionner jusqu’à aujourd’hui c’est grâce à la réserve que cette dernière a réussi à épargner. Car, l’enjeu est de mise pour tous le corps professionnel.

La Mutuelle nationale des artistes compte aujourd’hui environ 1022 adhérents, 396 conjoints et 660 enfants bénéficiaires de la couverture médicale. De même, deux conventions de partenariats ont été signées, la première conclue l’année dernière avec les cliniques privées en charge de 80% et une seconde, en avril dernier, avec le service de santé des Forces Armées royales avec une couverture de 90%.

Le nombre de dossiers traités a connu une évolution depuis la création de la Mutuelle. En 2008, ils étaient 617 cas traités. Alors qu’en 2009, le nombre atteint 1872 dossiers.

La question mérite réflexion de la part du ministère de la Culture pour éviter tout revirement de situation et risquer de revoir nos artistes talentueux en train de s’éteindre petit à petit faute de couverture médicale. On se rappelle encore de quelques uns qui ont leurs jours finis dans la décrépitude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Top