Commémoration du 66ème anniversaire de la bataille de Dcheira
DNES à Laayoune, Karim Ben Amar
La commémoration du 66ème anniversaire de la bataille de Dcheira fut un événement haut en couleur. En déplacement dans les provinces du sud, une importante délégation présidée par le haut-commissaire des anciens résistants et de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri, accompagné par les anciens résistants et membres de l’armée de libération, des fonctionnaires ainsi que des journalistes relevant de la presse nationale a marqué cet évènement historique. Au programme, une halte dans la commune de Dcheira mais aussi dans les villes de Laâyoune, Es-Smara et Boujdour. Ce déplacement a été l’occasion de rencontrer ces héros de la résistance, sans qui, le voyage est dur à concevoir. C’est dans la ville de Es-Smara que nous avons posé quelques questions à un habitué du voyage, Ibrahim Souktani, un ancien membre de l’armée de libération. Une chose est sûre, ces tournées dans les différentes régions du royaume et principalement dans nos provinces du Sud ravivent la nécessité du devoir de mémoire.
Moment de recueillement, mais avec le cœur empli de joie et de bonne humeur. Voilà le mot d’ordre de nos anciens combattants ayant pris part à la commémoration du 66ème anniversaire de la bataille de Dcheira et du 48ème anniversaire du départ du dernier soldat étranger de nos provinces du sud.
Extrêmement solidaire et toujours joyeux, nous avons eu droit de la part de ses héros de la résistance à une véritable leçon d’humilité et de patriotisme. Se soutenant tout au long du voyage, ces héros n’ont en aucun cas perdu l’esprit fraternel des frères d’armes. Tout comme sur le champ de bataille, nos anciens résistants étaient soudés et unis comme les doigts d’une main. Traité avec beaucoup d’égard et de sollicitude, ces héros qui se sont battus pour notre liberté, inspirent grand et petit.
Le haut-commissariat des anciens résistants et de l’armée de libération œuvre tout au long de l’année pour leur quiétude et leur bien-être. A ce sujet, Ibrahim Souktani, résistants de la première heure, a affirmé à l’équipe d’Al Bayane que « les anciens de l’armée de Libération sont honorés de prendre part à cet évènement. Plusieurs fois dans l’année, nous sommes conviés à prendre part à ces festivités, et cela dans les quatre coins du Royaume ». Et d’ajouter, le haut-commissariat avec à sa tête Mustapha El Ktiri s’active tout au long de l’année pour que les résistants mais aussi leurs familles ne manquent de rien. Nous avons tous nos retraites ainsi que la prise en charge médicale totale, mais l’attention que nous porte le Haut-commissariat honore nos familles et nous-même ».
Et de poursuivre « ce qui nous fait le plus plaisir et nous honore, c’est la reconnaissance. Lorsque nous voyons que notre sacrifice n’a pas été vain nous ne pouvons être que fiers, avec bien sûr une pensée sincère pleine de reconnaissance pour les camarades qui ont fait offrandes de leurs vies pour l’indépendance, notre roi et la liberté de tous nos frères et sœurs, », a-t-il souligné avec émotion.
Ce genre d’évènements ont cependant une portée bien plus importante que la commémoration. A cet effet, Ibrahim Souktani a rappelé que ces commémorations valorisent les sacrifices des membres de l’armée de libération en plus du fait qu’ils œuvrent à consolider la mémoire nationale pour les futures générations qui seront acteurs du Maroc de demain ».
Tous nos anciens combattants sont unanimes : ces événements contribuent au devoir de mémoire. « Les générations d’aujourd’hui jouissent d’une liberté totale. A notre époque et durant le protectorat ce n’était pas le cas. Nous étions persécutés. Il suffisait que nous nous éloignions de la médina pour paraître suspect. C’est pour cette raison que la génération montante et les générations futures doivent impérativement prendre conscience de leur liberté et d’en jouir dans le respect de nos traditions. Pour cette raison, il faut raviver la flamme par le biais de commémorations ». Et de conclure, « nul n’est éternel, même lorsque le dernier ancien résistant aura passé l’arme à gauche, le devoir de mémoire ne doit jamais cesser, car le souvenir de nos sacrifices doit inspirer les prochaines générations ».