Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture
Le bilan du Ministère de la Culture est positif, nous indique le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, en marge de la présentation du bilan gouvernemental du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), lundi 5 septembre à Skhirat. Les détails.
Al Bayane : Quel bilan faites-vous de votre mandat à la tête du Ministère de la Culture?
Mohamed Amine Sbihi : D’abord, présenter le bilan du ministère de la Culture est une action qui s’impose dans le cadre de la reddition des comptes. Il s’agit en effet de présenter à l’opinion publique le bilan d’une action qui a duré de 2012 à 2016. Je peux vous dire en toute objectivité qu’il s’agit d’un bilan que nous considérons comme positif parce que nous avons pu mener durant cette période une politique structurante qui constitue un point d’inflexion et un changement dans l’approche de la gestion de la chose culturelle dans notre pays. Il s’agit d’un changement au niveau de la perception de la culture pour couper court avec la vision élitiste qui lui était appliquée. Dans ce cadre, nous avons accordé un grand intérêt à la politique culturelle de proximité. Nous l’avons considérée comme priorité dans la mesure où la production culturelle doit aller au plus proche des citoyennes et citoyens, et c’est ce qui explique les efforts considérables qui ont été déployés, pas seulement par le ministère de la Culture, mais disons par notre pays, dans le cadre du renforcement de l’infrastructure culturelle et de l’amélioration de l’offre culturelle.
Nous considérons que le bilan de la culture ou du Ministère de la Culture en cette période 2012-2016 est extrêmement positif en matière de proximité culturelle. C’est un point de changement concernant également l’approche du soutien public dédié à la production culturelle et artistique. L’action que nous avons menée à ce niveau : le nouveau modèle de soutien à la création culturelle et artistique, est une action structurante qui renforce les outils d’intervention des politiques publiques en matière de soutien, mais également de renforcement de nos industries culturelles et créatives. Nous avons également effectué un changement majeur concernant l’approche de réhabilitation et de valorisation de notre patrimoine culturel et artistique.
Des moyens relativement exceptionnels ont été mobilisés par l’ensemble des partenaires et pas seulement par le Ministère de la Culture, en faveur de cette action de valorisation du patrimoine culturel national. Pour toutes ces raisons, nous considérons que ce bilan auquel ont contribué les collaborateurs, les cadres du Ministère de la Culture au niveau central et régional, nos partenaires culturels et artistiques, les associations professionnelles est un bilan globalement positif, tout en tenant compte de la faiblesse des moyens.
Mais la force de la volonté peut pallier ce manque de moyens. Celle-ci nous a permis de réaliser des choses très intéressantes durant cette période. Nous avons également employé diverses méthodes pour l’élaboration d’une stratégie nationale de la culture qui mobilise les moyens nécessaires et les partenaires concernés. Notre ambition est que notre pays aille plus loin dans le cadre de cette stratégie nationale à l’instar des programmes stratégiques d’autres secteurs qui ont permis à notre pays de faire des avancées considérables. Nous sommes certains que la mise en place du prochain Conseil national des langues et de la culture marocaine contribuera à l’élaboration de cette vision stratégique pour laquelle énormément de programmes et d’actions ont été lancés sur le terrain et ne demandent qu’à être renforcées.
Peut-on dire que la vision 2020 pour la culture a tenu ses promesses?
Il y a encore du temps pour arriver à 2020. Mais sur le plan de la politique sectorielle, nous considérons que les réalisations sont extrêmement positives. Sur le plan de la stratégie nationale, plus de moyens et de partenaires sont mobilisés. Je suis certain que, dans un très proche avenir, le Maroc aura une stratégie nationale pareille aux autres stratégies sectorielles qui ont donné d’excellents résultats.
En termes de chiffres, êtes-vous satisfait des retombées du soutien aux différents domaines artistiques et culturels?
Le nouveau modèle du soutien à la création artistique et culturelle sur lequel nous avons travaillé durant la période 2012-2013 et qui a commencé à être appliqué en janvier 2014 a donné d’excellents résultats vu le nombre de projets qui sont déposés, soutenus et qui connaissent une croissance année après année. C’est un nouveau modèle encadré par des cahiers de charges, des commissions indépendantes et régi par une approche de soutien à la création mais également à la diffusion de la création culturelle et artistique. C’est un modèle qui a été renforcé par des actions comme le programme de soutien aux entreprises culturelles, le programme de soutien à la musique Hassanie, l’élargissement des salons du livre au niveau régional en plus du Salon international de Casablanca… Ce sont autant d’actions qui permettent de parler d’un véritable modèle de soutien à la création artistique.
Mohamed Nait Youssef