Mohamed Nait Youssef
Les Marocains ont célébré, mardi 14 janvier, dans la joie, la symbiose et le partage Yennayer 2975. Il faut le rappeler, c’est grâce à la décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que le Nouvel An amazigh a été officiellement instauré comme jour férié et payé, au même titre que le premier Moharram de l’année hégirienne et le Jour de l’An dans le calendrier grégorien. En effet, cette officialisation est une décision historique à tous égards.
«Yennayer» est une tradition ancestrale célébrée chaque année par les marocains d’ici et d’ailleurs. Depuis des siècles déjà, cette fête constitue un temps fort dans le calendrier annuel des amazighs, car sa célébration a une portée à la fois symbolique et historique sans oublier bien entendu ses significations multiples sur les plans culturel, civilisationnel, historique et social.
Une décision royale historique
Tant attendue. Ce fut une décision royale historique. Le mercredi 3 mai 2023 restera gravé dans les mémoires. «Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a décidé d’instaurer le Jour de l’An amazigh, jour férié national officiel payé, à l’instar du premier Moharram de l’année de l’Hégire et du Jour de l’An du calendrier grégorien», peut-on lire dans le communiqué du Cabinet Royal du 3 mai 2023.
En effet, l’instauration du Nouvel An Amazigh dit «id n usggas» ou «ixfn usggwas», en tant que jour férié officiel payé, à l’instar du 1er Mouharram de l’année de l’Hégire ou le jour de l’An du calendrier grégorien, est une reconnaissance de la profondeur de la culture et de la civilisation marocaines.
Dans cette optique, c’est avec une grande joie que les composantes du mouvement culturel Amazigh ont accueilli cette consécration de l’amazighe après son instauration comme langue officielle aux côtés de la langue arabe, dont les retombées ne seront que bénéfiques sur tous les niveaux : culturel, institutionnel, législatif et dans la vie publique. Incontestablement, il s’agit d’une décision historique à tous égards. En outre, la décision Royale ne peut que revivifier notre mémoire à la fois historique et identitaire collective et célébrer, voire sauvegarder notre patrimoine amazigh riche et millénaire.
Plus qu’une simple fête
«Yennayer», c’est plus qu’une simple fête. C’est un temps privilégié pour célébrer la terre et ses richesses autour des plats divers et savoureux. C’est aussi une fête qui rappelle cet attachement à l’identité collective, à la richesse de notre culture et aux valeurs ancestrales qui nous unissent et réunissent. Chaque nuit d’«Id Yennayer», les fêtes battent leur plein dans les foyers autour des plats comme «Tagla» ou «Assida». «Id Yennayer» remonte à un millénaire avant Jésus Christ, et aujourd’hui ce rituel cérémonial est célébré, à la manière des anciens, par les marocains dans les quatre coins du pays. Comme à l’accoutumée, les amazighs, très attachés d’ailleurs à cette tradition rurale hivernale, ne manque pas ce temps fort de l’année pour renforcer les liens et valeurs du partage, du don, de l’entraide et du vivre ensemble. La célébration de cet événement a une grande portée liée à notre identité nationale enracinée et ancrée dans l’Histoire marocaine connue par ses civilisations multiples. « Id Yennayer » est une fête festive, vivace et conviviale célébrée dans la joie, le partage, l’hospitalité autour des plats, mets spécifiques, entre autres, Tagwlla, couscous aux sept légumes et fruits secs. Cette tradition ancestrale liée à la terre, à la nature et à l’homme qui y habite se varie; une région à l’autre et marque l’originalité, voire la singularité des us et coutumes des ancêtres.