La régionalisation avancée se traduit progressivement dans tous les espaces de la vie quotidienne. A petits pas, certes, mais, sans doute sera-t-elle saillante et influente sur le cours des choses, au fil des années.
Une phase transitoire qui suppose également certains ratages en cours de concrétisation. L’expérience marocaine, assurément non calquée sur d’autres modèles préétablis de par le monde, poursuit alors son bonhomme de chemin, dans la sérénité et la confiance, à plus d’un registre.
Dans ce contexte, la presse régionale, organiquement inscrite dans le sillage du climat médiatique global, est en passe de se positionner dans l’échiquier de l’information marocaine, au regard de l’ouverture démocratique qui ne fait que se renforcer dans l’entrain multidimensionnel de notre pays.
Cette impulsion marquée par la multitude de titres des médias, toutes catégories et formes confondues, était confortée, il y a quelques années, par l’adoption par la nouvelle Constitution au sein de laquelle, la chose médiatique occupe une place de choix, compte tenu de son acuité dans le processus développemental national.
Ceci étant, la presse régionale est-elle bien armée, professionnellement et intellectuellement parlant, à se mettre au diapason de cette dynamique qui émaille le champ démocratique d’une nation en réelle effervescence sociétale ?
En toute franchise, la notion de l’entreprise de la presse régionale est loin de se conformer aux normes requises pour des raisons multiples, en dépit des efforts déployés, avec beaucoup d’abnégation et de persévérance, par nombre de bonnes volontés éprises de cette noble mission.
En fait, certains, pour des problèmes de financement, s’adonnent à des pratiques peu scrupuleuses, d’autres, par inaptitude, éditent un produit d’un archaïsme déplorable.
D’autre part, on constatera que nombreux sont les supports régionaux qui cessent de paraître, après seulement quelques parutions et, de ce fait, réduisent l’effectif des titres en présence, à l’exception, bien entendu, de quelques constances quasi-insignifiantes. Pour ce qui est du contenu, on notera, pour la plupart, la vétusté des informations de certains événements qui se sont produits, un mois et bien plus, à cause du manque de régularité et promptitude chez un certain nombre de journaux régionaux, en quête des mêmes sponsors qui ont en a ras le bol de ces« quémandes» interminables.
La prolifération des sites électroniques, viendra, par contre, combler ce vide d’information, avec, cependant, la redondance et la cacophonie les caractérisant…
Enfin, on peut dire sans risque de se tromper que la presse régionale devrait être appuyée et accompagnée par les instances régionales, tout en mettant dans leur agenda la rubrique-presse au même titre que les autres secteurs, dans le sillage de l’essor pluridisciplinaire. En parallèle, les entreprises médiatiques de la région se devraient de se performer et de se hisser en termes de structuration en interne et de conformité à la déontologie.