Piqûre de scorpion : Quelle Conduite adopter ?

Les piqûres de scorpion surviennent surtout pendant les mois d’été comme c’est le cas à partir de Juin. Un millier de morsures graves causées par des scorpions sont recensées tous les ans.

Les envenimations scorpioniques constituent à l’évidence une pathologie d’urgence grave, et un problème de santé publique important au niveau des régions citées, le problème c’est quand il s’agit de jeunes enfants
Selon les données épidiémologiques établies par le Centre Anti-Poisons du Maroc (CAPM), l’intoxication par piqûre de scorpion occupe la première place parmi les différentes intoxications (30%). La piqûre de scorpion est particulièrement dangereuse chez l’enfant.
La piqûre est la plus fréquente durant les mois chauds avant 9h et après 18h. Les parties les plus touchées sont les mains et les pieds.
Les scorpions n’aiment pas la chaleur du soleil et vont donc se cacher dans les endroits humides et obscurs particulièrement sous les pierres et dans les endroits où on accumule les vieux objets (débarras). Répartition des scorpions
au MarocAu Maroc, l’aire de répartition du scorpion est limitée au sud par la vallée de l’oued Draa et à l’est par les frontières maroco-algériennes. Le Maroc possède l’une des plus riches faunes scorpioniques de l’Afrique du nord, liée à sa très grande variété géophysique et climatique.
Ce qui fait de ce pays un véritable carrefour pour les influences méditerranéennes, atlantiques et sahariennes.
Trois familles de scorpion Plusieurs espèces de scorpion existent au Maroc, les plus dangereuses sont l’Androctonus mauritanicus et le Butus occitanus.
Parmi les espèces scorpioniques qui existent dans la région de Beni Mellal, on trouve :1 / Androctonus mauretanicus:
Cette espèce a été découverte par Pocock en 1902. Les mâles et les femelles adultes sont originaires du Maroc.
Androctonus mauretanicus vit dans la terre des jardins, parfois sous les pierres et au voisinage des maisons
Cette espèce peut atteindre, au stade adulte 9cm de longueur. Elle est d’une teinte uniforme sombre, brun foncé à noir. Sa face ventrale et les extrémités des pattes ambulatoires sont plus claires, avec quelques différences dans la forme des doigts entre les sexes.2 / Scorpio maurus :
Cette espèce a été découverte par Linné en 1758. Elle est le représentant typique des scorpions fouisseurs. On la trouve sous les pierres, souvent réfugiée au fond d’un long terrier. La répartition du genre Scorpio est vaste puisqu’on la trouve depuis le Sénégal et les côtes marocaines jusqu’en Egypte, Asie mineure, Arabie, Mésopotamie, et même en Perse.3 / Buthus occitanus :
En 1789, Amoreux décrivit Buthus occitanus. Cette espèce possède une vaste répartition dans le Nord d’Afrique. Elle habite des biotopes variés, on la trouve à basse altitude, sous les pierres, dans les sables, dans les forêts aussi bien qu’en altitude dans les montagnes.Les espèces dangereuses au niveau mondialToutes les espèces de scorpions (1.500 environ) ont des glandes à venin, mais 25 espèces seulement sont connues comme dangereuses et posent dans certaines parties du monde un problème de santé publique très important. Les piqûres de scorpion sont assez fréquentes dans le sud de la France et dans les pays méditerranéens. Elles sont dues essentiellement aux « scorpions noirs », Euscorpius flavicaudis, E. italicus, E. carpathicus, Belisarius xambeni et au « scorpion jaune » Buthus occitanus. Ils ne sont généralement pas dangereux et ne provoquent qu’une réaction locale. La piqûre de Buthus peut toutefois entraîner une douleur, un œdème et un érythème locaux ainsi que des symptômes gastro-intestinaux. Euscorpius carpathicus peut aussi être dangereux, en particulier chez l’enfant. C’est un scorpion indigène du sud de la France, de l’Espagne et de certaines parties de l’Italie mais on peut le trouver dans d’autres régions où il a pu être transporté, le Royaume-Uni par exemple. En règle générale, aucun traitement n’est nécessaire après piqûre par des scorpions endémiques courants. Cependant, des espèces tropicales et subtropicales dangereuses peuvent être ramenées par des collectionneurs, apportées avec des bagages ou des fruits importés. En cas de piqûre de scorpion présumée, les victimes seront gardées en observation attentive pendant au moins 12 heures. On recherchera des symptômes et des signes d’instabilité du système nerveux autonome, hypertension, arythmie cardiaque et/ou difficultés respiratoires par exemple. Les douleurs musculaires généralisées peuvent être traitées par des injections intraveineuses de gluconate de calcium. Les benzodiazépines et les autres dépresseurs. du système nerveux central sont contre-indiqués. L’administration de vasodilatateurs, de bloquants des canaux calciques, de bêtabloquants et d’anti-arythmiques peut être nécessaire ainsi que l’injection de l’anti-venin spécifique. Le seul traitement efficace contre la douleur est l’infiltration d’anesthésiques locaux dans la région de la piqûre.
Après la piqûre, le venin de scorpion va diffuser rapidement dans le corps humain. La fixation du venin au niveau des tissus sera à l’origine de manifestations cliniques pouvant mettre en jeu la vie du malade. Données ThérapeutiquesA- Ce qu’il faut éviter
Inspiré des croyances légendaires de la population, le traitement traditionnel reste sans effet, voire même dangereux, et il faut impérativement le bannir :
L’incision et la scarification : risque d’élargir la surface de diffusion du venin avec risque d’infection.
La succion : risque d’entrainer l’envenimation de la personne qui la pratique.
La pose du garrot : risque d’entrainer une gangrène et par conséquent une amputation du membre blessé ou encore risque de « crush syndrome » lors de la levée brutale du garrot.
Le recours aux moyens traditionnels (gaz, brûlures, …). L’utilisation de certains produits (henné, gaz, miel etc..) est sans effet.Ces procédés ne font que retarder le transfert des piqués vers les formations sanitaires qualifiées.
Les gestes urgents à faire lors d’une piqûre de scorpion         
Enlever le scorpion des habits, chaussures, literie et le tuer.
Retirer la victime du lieu de la piqûre.
Noter la taille et la couleur du scorpion.
Calmer le piqué et son entourage.
Noter l’horaire de la piqûre
Evacuer immédiatement le piqué vers la plus proche unité sanitaire.
Il faut rappeler que dans bien des cas la piqure du scorpion peut être sans gravité, mais eu égard à la précipitation, à la pratique de certains gestes et actes qui sont dus à l’ignorance, au manque d’information des populations concernées par cette problématique, la situation peut vite se dégrader. Par ailleurs et concernant la prise en charge des victimes , il est utile d’insister sur la répartition inégalitaire des structures et des effectifs des personnels de santé  , la plupart des douars  sont souvent situés à des dizaines de kilomètres  du dispensaire le plus proche, et les centres de prise en charge des intoxiqués se trouvant uniquement dans les grandes villes.              
C’est franchement à revoir.

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