Pourquoi la France s’enrage-t-elle ?

Saoudi El Amalki

Le chef d’Etat de l’Hexagone s’est directement adressé au peuple de notre pays, après avoir vainement tenté de passer par son Homologue du Maroc. Aurait-il raison de se conduire de cette manière, en termes de bienséance protocolaire ? Il semble que le président français s’emmêle les pédales par ce dépassement maladroit, puisqu’au lieu d’esquiver « la polémique » comme il le prétendait dans son message, il en a rajouté des braises au sein des réseaux sociaux. La France veut à tout prix, que son offre ne soit point déclinée et que, partant, son orgueil soit épargné de toute éraflure, tout en fermant l’œil sur les dénigrements pernicieux de  ses médias à l’égard du royaume et ses symboles. La crainte de se faire humilier par ce qu’elle estime être un dédain à l’égard de son désir de participer à cet élan solidaire et, de ce fait, se refaire une « virginité » avec son compagnon mis au placard, monte d’un cran. L’hôte de l’Élysée se mord les doigts d’avoir omis de mettre dans sa poche, les susceptibilités maroco-algériennes et se confronte à présent aux brimades de la classe politique et de l’intelligentsia tricolores. Bien qu’il ait reconnu la souveraineté du Maroc sur sa décision relative au choix des pays à se joindre aux opérations de sauvetage des sinistrés du cataclysme tragique, il tergiverse à reconnaître la marocanité de son Sahara, quoiqu’il sache pertinemment la justesse de la thèse marocaine, depuis déjà l’époque du protectorat. Il est bien clair que la France a toujours gardé cette manie «paternaliste» voire «patriarcale» vis-à-vis de ses « anciennes colonies », sans vouloir admettre que l’ère d‘accaparement des ressources et d’aliénation des esprits est bien révolue à jamais. Le temps est celui du respect mutuel, de la conduite d’égal à égal et de la coopération gagnant gagnant. Le drame qu’endure aujourd’hui le Maroc, de par les répercussions âpres occasionnées, a révélé pour la petite histoire, ce dont cette nation émergente est capable, en logistique et en technologie, mais aussi en solidarité, affabilité et citoyenneté exemplaires. Ce n’est guère les exemples qui manquent dans cette nouvelle épopée tragique, à l’image de la nouvelle « marche verte » à l’inverse qui s’achemine cette fois-ci, de Lâayoune vers Marrakech, après celle de 1975, avec à bord d’un long cortège de conteneurs toutes sortes d’aides, en direction de leurs compatriotes du centre du royaume… Aujourd’hui, toute l’élite intellectuelle et politique française, à croire les propos de Nicholas Sarkozy, de Dominique de Villepin, de Levy Strauss, de Jean-Luc Mélenchon…, de gauche comme de droite, est en passe de déplorer et même de désavouer ce comportement macroniste à l’adresse d’une grande Nation, menée par un émérite visionnaire ! Aussi ambitieux soit-il, Emmanuel Macron ferait mieux de s’inspirer de son prédécesseur, l’illustre penseur français des Lumières, Montesquieu quand il disait : « Un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré ! » 

Top