Ce mardi Moïse Katumbi, richissime homme politique et homme d’affaires congolais, candidat à l’élection présidentielle au nom du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, a menacé d’en appeler à la rue – comme la Constitution l’y autorise – pour obliger le Président Kabila a organiser des élections au plus tard le 31 décembre prochain en application de l’accord conclu sous l’égide de l’épiscopat le 31 décembre 2016.
Il convient de rappeler qu’alors même que son élection en Novembre 2011 avait été particulièrement marquée par des fraudes massives et que son mandat avait expiré le 20 Décembre 2016, Joseph Kabila avait refusé de se dessaisir du pouvoir en s’appuyant sur un arrêt controversé de la Cour Constitutionnelle l’autorisant à se maintenir en place jusqu’à l’entrée en fonction de son successeur.
Aussi, pour dénouer la crise dans laquelle l’entêtement de ce dernier avait commencé à entrainer le pays, l’Episcopat avait supervisé la conclusion d’un accord, entre le pouvoir et l’opposition, qui a ouvert la voie à une cogestion du pays dans l’attente de l’organisation d’un scrutin présidentiel avant la fin de l’année 2017.
Aussi, c’est dans la crainte de l’émergence de nouvelles tensions que le richissime homme d’affaires congolais, passé à l’opposition en septembre 2015 et rival de Kabila auxdites élections, appelle ses concitoyens à faire jouer les dispositions de l’Article 64 de la Constitution du pays qui stipule expressément que «tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des disposition de la présente Constitution».
Et Moïse Katumbi de préciser qu’en l’absence de la tenue d’élections, le président Kabila devra quitter le palais présidentiel le 31 décembre 2017 ajoutant même qu’en ce cas «il y aura une transition sans Kabila». Homme politique avisé soucieux du maintien de la paix, l’opposant au chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo précise que «s’il décide de partir (de son plein gré), le président Kabila va rester au pays (en sa qualité de) sénateur à vie» et dénonce même, dans la foulée, le fait que «l’on puisse poursuivre un ancien président et son entourage».
Le Président Kabila va-t-il respecter les règles du jeu ? Les prochaines semaines nous le diront…
Nabil El Bousaadi