Renard toujours en quête de l’équipe type

Dans une rencontre où Hervé Renard a titularisé neuf joueurs absents du line-up initial avec lequel il a abordé la Serbie, la logique a quand même été respectée et le Maroc a remporté son deuxième match amical face à l’Ouzbékistan (2-0), mardi dernier au Stade Mohammed V de Casablanca.

Lors de ce genre de rencontres préparatoires à une épreuve quadriennal du niveau de la Coupe du Monde, il est évident que le score n’est pas le seul à compter. L’Ouzbékistan (72e mondial), sparring-partner du jour, vaut ce qu’il vaut. L’adversaire a livré une rencontre à la hauteur des capacités de ses joueurs, modestes il faut l’avouer, et s’est recroquevillé dans ses quartiers durant la majorité des 90 minutes.

C’était plutôt l’occasion pour Renard de statuer sur la cohésion de son groupe. Et il faut dire que c’était un match où les individualités ont primé sur le collectif. Plusieurs occasions ont été mal négociées, du fait que la majorité des joueurs ont voulu prouvé leur valeur individuelle et, à vouloir trop en faire, on oublie l’essentiel.

L’essentiel, c’est que le choix de l’adversaire puisait, sur le papier, dans ses similarités avec l’Iran. Sauf que l’Ouzbékistan de mardi était frêle et, même si l’entraineur avait la volonté de tester des tactiques particulières en préparation au géant perse (géant de par la taille de ses joueurs également, qui marquent souvent de la tête et qui excelle dans les duels aériens), il aurait dû pencher vers un adversaire plus dangereux et plus fin tactiquement.

En somme, quelques remarques s’imposent d’elles même, comme le dysfonctionnement apparent sur les ailes, où l’absence de Nabil Dirar s’est faite lourdement sentir. Idem pour Achraf Hakimi, qui ne s’est pas retrouvé dans son rôle de latéral gauche, lui qui est latéral droit au real de Madrid, ce qui a abouti à une piètre performance du jeune défenseur. La crise du couloir gauche n’est pas née d’hier, comme Renard l’avait admis après le match contre la Serbie, et c’est un talon d’Achille qui risque de coûter cher à la sélection nationale en juin prochain.

Pour sa part, la touche du joueur local était présente à travers El Kaâbi, auteur du premier but sur lequel il a bien su se positionner et attendre le ballon. Par contre, Mohamed Nahiri, entré à la 61e minute, a manqué de laisser son empreinte lors des actions sur lesquelles il a été impliqué. La présence des joueurs locaux trouve des encouragements parmi l’opinion publique, certes, mais il faut ne pas ignorer la voix de la raison : sans valeur ajoutée manifeste, personne n’a sa place dans l’équipe nationale. Ils sont tous marocains, quelle que soit la terre où ils ont grandi, et tous sont dans l’impératif de mouiller le maillot.

Tester la compétitivité des éléments et leur donner l’occasion de prouver leur valeur, c’est désormais chose faite par Renard. Le collectif élargi a bien fait preuve de combativité lors de la dernière CAN, des éliminatoires de la Coupe du Monde et des matchs amicaux, et il est bien temps pour les lions d’avoir un line-up constant.

Car dans un show de force semblable à la coupe du monde, un seul mauvais contrôle de balle peut ruiner le parcours.

Iliasse El Mesnaoui

Related posts

Top