L’effet boomerang

L’Exécutif marocain a beau bluffer et gaffer, en arborant un discours de satisfecit exagéré sur ses réalisations tous azimuts, les crises agitées qui ébranlent les rues de partout assènent un coup cinglant à son attitude arrogante.

Pareil au paon qui se vante de faire la roue, à travers son plumage, il finit toujours par se découvrir le derrière, comme aurait dit le poète français, Guillaume Apollinaire au siècle précédent. En fait, après le mouvement des enseignants qui a ballotté le pays, pendant des mois d’affilée, les étudiants des facultés de médecine auront enchaîné sans relâche, frôlant quasiment une  année sabbatique, les personnels des métiers de santé relaient de fil en aiguille pour causer, rubis sur l’ongle une inertie périlleuse sur un secteur aussi névralgique.

Jusqu’ici, l’Exécutif tergiverse et se dérobe de sa responsabilité à l’égard d’un domaine vital qui n’admet guère de surenchère puisqu’il touche directement la population dans sa vie au quotidien. Pendant des mois également, ce sont des hôpitaux et des centres de soins qui se trouvent dans une asphyxie déconcertante, hormis des services de nécessité majeure, à cause des grèves qui se déclenchent par saccadées, mais à présent elles montent crescendo devant le bras de fer brandi par le département de tutelle. Il paraît que le gouvernement s’entête à ne rien savoir ni tente d’apprendre des erreurs aux gouffres desquels il se projette, au fil du temps.

L’effet boomerang est en passe de lui jouer de vilains coups. En fin de compte, il ne tient qu’à sa tête et par conséquent, ne fait que se discréditer davantage aux yeux des citoyens désabusés à voir toutes ses promesses voler en éclats. Les erreurs sont des expériences à ceux qui ont de la bonne foi pour apprendre et se remettre en cause, toutes les fois qu’ils y tombent. Mais, il semble que cet Exécutif ressemble à coup sûr, à ceux auxquels Feu le Roi Hassan II avait dit : «Il ne faudrait perdre de temps à avancer des arguments de bonne foi, face à des gens de mauvaise foi !».

C’est dans l’erreur qu’on se forge une capacité d’innovation encore plus féconde sans même souvent s’en apercevoir. Christophe Colomb eut commis une erreur de navigation qui lui a fait découvrir l’Amérique. L’erreur d’Alexandre Fleming l’a amené à créer la Pénicilline…

L’Exécutif, aurait-il la volonté de se ressaisir à mettre fin à ces hémorragies qui paralysent le fonctionnement des secteurs les plus sensibles de la société, à savoir, la santé, l’éducation et l’emploi pour ce qui lui reste de son mandat ? Pour voir qu’il ait juste un brin de crédit de son slogan de départ qu’est l’«État Social» ! Sachant qu’on lui souhaite le succès dans son entreprise, puisque son succès mène par définition, au succès des citoyens et plus spécialement les plus déshérités.

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