Safi Moumen Ali, figure de proue du mouvement culturel amazigh marocain, a remporté, mercredi à Rabat, le prix de mérite de la culture amazighe au titre de l’année 2017, et ce en reconnaissance de ses efforts en faveur de la promotion de la langue et de la culture amazighes au Royaume.
M. Moumen Ali a été couronné lors de la cérémonie de remise du Prix de la culture amazighe de l’année 2017 organisée par l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.
S’agissant du Prix national de la création littéraire, il a été décerné à Khadija Elkajdi (Chtouka Ait Baha) dans la catégorie de la nouvelle pour l’ensemble de son oeuvre, tandis que la catégorie de la poésie a vu la consécration de Nora Aarab (Taza) pour son titre «Cri de silence». Saleh Agourram (Jerada) a été couronné dans la catégorie traduction pour sa traduction en langue amazighe de l’oeuvre dramatique de Jean-Paul Sartre, «Les Mouches».
En ce qui est du Prix national de l’éducation et de l’enseignement, il a été remis à El Houcine Bouyaakoubi (Inzegane) dans la catégorie des professeurs-chercheurs, à Mohammed El Youssoufi (Zeghanghane) dans la catégorie des formateurs, à Mimoun Sarar (Séfrou) dans celle des inspecteurs pédagogiques, et à Ali Kouilal dans la catégorie des enseignants du cycle primaire.
Le Prix national de la presse et de la communication a vu la consécration d’El Hassan Boufrane (Sidi Ifni) dans la catégorie émissions radio, alors que Kamal Elwstani (Al Hoceima) a été primé dans celle de la presse écrite. Le prix de la catégorie audiovisuelle a, pour sa part, été décerné à la journaliste Nadia Soussi. Par ailleurs, le prix national du manuscrit est revenu à Brahim Iaazza (Tata).
Le Prix national des Arts a été remis au Raiss soussi El Houcine El Baz dans le cadre de la catégorie de la chanson traditionnelle, et à Abdelhak Mabrouk dans la catégorie de la chanson moderne. Concernant la catégorie des films, le prix est revenu au réalisateur Kamal Hachkar pour son documentaire «Tassanou, Tayrinou» et Mohamed Bouzagou pour son film «Iperita».
La troupe Rif pour le théâtre amazigh a décroché le prix de la catégorie du théâtre. Les prix de la danse traditionnelle, ont, quant à eux, été décernés à l’association Al Ghossn Al Akhdar dans la catégorie «Ahidouss du Rif», à la troupe «Amssassan N Ait Seghrouchen» dans la catégorie Ahidous, ainsi qu’à la troupe Aawd Tiznit (Casablanca) dans celle d’Ahwach.
Dans une allocution de circonstance à l’ouverture de cette cérémonie, le président de l’édition 2017 du Prix de la culture amazighe, Abderrahman Tenkoul, a estimé que ce prix constitue l’incarnation d’une volonté affichée par l’IRCAM visant à appuyer les fondements d’un Maroc fort de sa diversité culturelle et linguistique.
M. Tenkoul a souligné que le véritable défi consiste à consacrer l’économie de la société du savoir, et de se mettre au diapason de la concurrence internationale engagée en la matière.
A cet égard, l’IRCAM ne fonctionne pas en tant qu’administration conventionnelle, mais comme un laboratoire et un atelier de recherche, a-t-il relevé, estimant que cet état de fait constitue l’expression d’une logique inventive et orientée résultat allant dans le sens des exigences de la société du savoir.
Cette cérémonie s’est déroulée, notamment, en présence du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, du ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, du secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Khalid Samadi, du recteur de l’IRCAM, Ahmed Boukous, de l’historiographe du Royaume, Abdelhak El Merini, et du Haut-commissaire aux Anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri.
Cette cérémonie s’inscrit dans le sillage de la commémoration du dix-septième anniversaire du discours Royal d’Ajdir et la création conséquente de l’IRCAM. A cet effet, l’IRCAM organise, du 15 au 19 octobre à Rabat, une variété d’activités culturelles sous le thème «La mise en place de l’officialisation de l’amazighe et les perspectives de son institutionnalisation».
Outre la remise du prix de la culture amazighe, le programme prévoit également une table ronde consacrée à la question de la mise en place du caractère officiel de l’amazighe, ainsi qu’une soirée artistique organisée au Théâtre Mohammed V et animée par une panoplie d’artistes et troupes représentant différentes régions du Royaume.