Samedi, la France unie a rendu un vibrant hommage à Johnny…

C’est dès vendredi soir que, par milliers, les fans de Johnny Hallyday, décédé mercredi, avaient commencé à affluer de toutes parts pour se rassembler sur les Champs Elysées derrière les barrières placées à l’occasion de l’hommage populaire que, sous l’œil vigilant de 1.500 policiers et gendarmes dépêchés à l’effet de prévenir tout débordement, la France officielle a bien voulu rendre ce samedi au chanteur disparu, à celui qui fut le plus américain des chanteurs français.

Ainsi, ce sont près d’un million de personnes, pour la plupart anonymes mais aussi des responsables politiques et des artistes de tous bords et de tous horizons qui ont attendu, pendant toute la matinée de ce samedi, de pouvoir dire un dernier adieu  au chanteur dont la voix s’est éteinte à jamais après une très riche carrière de près de 60 années. Il convient de préciser que  très peu de personnalités du monde de la culture ont eu droit à un tel hommage avant lui puisque seule la dépouille de Victor Hugo avait pu emprunter l’Avenue des Champs Elysées même si ces illustres personnages qui avaient pour noms Aimé Césaire, Paul Valéry, Colette ou plus récemment Stéphane Hessel en 2013 avaient quand même eu droit à des commémorations officielles.

Parti du Mont Valérien, le cortège funéraire escorté par 700 motards venus des quatre coins du pays pour accompagner celui qu’ils considèrent comme étant leur «patron» et par un escadron de policiers motorisés a pris la direction de la Place de la Concorde puis celle de  l’Arc de Triomphe et des Champs Elysées avant de traverser, sous les acclamations d’une foule reprenant en cœur des chansons du défunt, les trois kilomètres qui le séparent de l’Eglise de la Madeleine où devait avoir lieu la cérémonie officielle.

Avant le début de l’office religieux prévu en ladite Eglise à partir de 13 h 30, le Président Emmanuel Macron, attendant, au bas des escaliers, la venue de la dépouille de l’illustre disparu qui, pour lui, est «une part de la France», a interpelé la foule en disant : « Il fallait que vous soyez là pour Johnny parce que Johnny était là pour vous» avant d’ajouter «Johnny était plus qu’un chanteur. C’était la vie. La vie dans ce qu’elle a de plus souverain, de plus généreux». Le Chef de l’Etat demanda alors à l’assistance «d’applaudir M, Johnny»; ce qui fut fait sans ménagement…

A droite de l’Eglise et à quelques centaines de mètres de l’Olympia, une scène a été installée. Y avaient pris place des musiciens qui ont souvent accompagné Johnny dans ses tournées, une section de cuivres et des choristes. Certains d’entre eux étaient encore sur scène avec lui en Juillet dernier dans le cadre de la tournée des «Vieilles Canailles».

La cérémonie religieuse a débutée, dans le recueillement après qu’aient pris place, à l’intérieur de l’Eglise de la Madeleine, les proches du disparu.  Elle a été entrecoupée par des textes religieux et par les hommages qu’ont bien voulu rendre au défunt, tour à tour, Philippe Labro, Daniel Rondeau, Marion Cotillard, Carole Bouquet, Jean Reno, Sandrine Kiberlain, Patrick Bruel qui a pleuré  un grand frère et, enfin, Line Renaud, la marraine du défunt, qui, la voix enrouée, a ému l’assistance quand elle s’est adressée à son filleul en lui disant : «Je ne peux pas croire être dans cette situation. Tu vois, le destin en a voulu autrement mais le contraire eût été plus logique».

Mathieu Chedid («M») ainsi que Yodelice, Yarol Poupaud et Robin Le Mesurier qui ont travaillé avec Johnny sur des albums ou des tournées ont tenu, pour leur part, à lui rendre un hommage appuyé en reprenant à la guitare «Que je t’aime» et  «Quelque chose de Tenessee».

Les invités ont, par la suite,  béni le cercueil où repose «l’idole des jeunes» en y posant simplement leurs mains ou en y déposant un baiser comme le firent Laeticia et ses deux filles Jade et Joy.

A l’issue de cette émouvante cérémonie, c’est sous les acclamations de la foule que la dépouille du défunt a été transportée au funérarium du Mont Valérien d’où elle sera acheminée dimanche, par avion au départ du Bourget, à l’île de la Saint Barthélémy dans les Antilles – que le chanteur affectionnait beaucoup et où il avait une propriété – afin d’y être inhumée lundi dans la plus stricte intimité.

Notons, enfin, que l’hommage au rocker français ne s’est pas arrêté  là car, avant tous les  matchs de football qui se sont disputés ce week-end dans le cadre des Ligues 1 et 2,  une chanson de Johnny a été diffusée pour accompagner l’entrée des joueurs sur la pelouse. Telle a été  la décision par laquelle la Fédération Française de Football a consenti à s’associer à l’hommage que la France a bien voulu réserver à celui qui, durant de nombreuses années, «a su allumer le feu dans de nombreux stades».

Nabil El Bousaadi

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