Une situation de sécheresse commence à prévaloir sur le pays sans qu’elle puisse susciter l’attention, tout au moins sur le plan médiatique. Le climat fait parler de lui mais en relation avec les travaux de la COP22 à Marrakech. Après cet événement qui intéresse la planète dans son ensemble, les discussions se focalisent sur le blocage que semble connaître la formation du gouvernement. Prudence.
L’élection du 45ème président des États Unis d’Amérique en la personne de Donald Trump, sceptique à l’égard du réchauffement climatique et de la responsabilité qui incombe aux activités humaines dans ce phénomène, a fait planer sur la conférence des partiesun instant de doute. Cela a été immédiatement dépassé par la manifestation «des consciences» et l’engagement solennel «d’agir ensemble pour protéger la planète avec une détermination plus grande encore» et de promouvoir les initiatives nécessaires et adéquates pour atténuer et s’adapter au changement climatique tel qu’il a été reconnu et validé par les scientifiques.
Si la sécheresse météorologique est imposée à notre société en devenir, à chacun( e) de nous d’agir pour qu’elle soit préservée de la sécheresse politique et de ses néfastes conséquences. Depuis presque un quart de siècle, le processus démocratique suit son cours dans notre pays et se consolide dans son ensemble. Une continuité dans l’effort de la recherche du consensus a marquée sa trajectoire. Elle ne peut faire défaut au moment où le royaume est au centre de tous les regards et de toutes les attentions.
Notre intelligence collective a permis la négociation des inflexions qui s’imposent à notre lutte pour le développement et le bien-être par la souplesse sereine des peuples qui avancent. Loin des ruptures catastrophiques induites beaucoup plus par des rigidités subjectives que par une réelle compréhension des rapports de force qui régissent l’évolution de notre société. Notre «vivre ensemble» séculaire garantit le pluralisme de notre engagement et constitue la base du consensus qui nous anime. Sachons donner du temps au temps sans toutefois perdre du temps pour trouver l’adéquation entre la mathématique et la réalité vécue de notre société.Ne dit-on pas que «celui qui fait ses comptes tout seul se trouve toujours un excédent».Cela est valable pour tous.
Pour le temps et dans ce cadre, la norme marocaine reste large même si la dynamique du quotidien augmente la fébrilité des personnes qui ne savent plus attendre. Il s’agit d’une véritable œuvre d’utilité publique et non d’une précipitation opportuniste pour déterminer un positionnement dans la société.
Dans cet esprit, il revient à chaque responsable d’assumer le rôle qui lui revient. Le respect de la volonté populaire et des dispositions de la constitution ne peuvent pas souffrir d’exception. Les fomentateurs d’une probable crise ne se soucie pas de l’intérêt supérieur de la Nation. Ils soufflent pour animer le feu de la discorde au lieu de développer les rapprochements beaucoup plus nécessaires entre les hommes qu’entre les programmes proposés.
Notre pays mérite beaucoup plus que des chagrins issus d’ambitions déçues ou de stratagèmes non aboutis. Les affaires publiques sont dans l’attente, les réformes ne peuvent supporter la stagnation dans un monde qui change. Les défis liés à l’émergence du royaume se compliquent chaque fois qu’un facteur, endogène ou exogène, s’oppose à leur confrontation pour le bien de la Nation et de sa population.
Une autre sécheresse semble s’étendre dans l’esprit de certains. Tel celui qui, laissant tomber sa toge noire dont l’authenticité ne fait aucun doute, se vêtît d’un costume deux pièces manufacturé dans une modernité fausse et contrefaite. Ayant trébuché le sept octobre dernier, à l’instar de la «laitière au pot au lait» de la fable, il s’adonne beaucoup plus à l’insulte et à l’invective croyant qu’il va dépasser par cela sa contradiction. De parasite vivant aux dépens de la société marocaine, il rêve de devenir saprophage.
Graine de facho qui se mélange aux grains de la démocratie jusqu’au moment où il se met à nu tel qu’il a toujours été, un opportuniste dont la verve cache l’embarras de son choix. Échec sur toute la ligne, isolement et naufrage organisationnel car le compte a fait défaut, une centaine de «je ne sais quoi en faire». Que notre société en soit préservée et que son immunité se développe pour contrer toute forme de sécheresse.