«L’agriculture biologique, c’est l’avenir», ont souligné les participants à la conférence organisée par la Fondation Crédit- agricole Maroc, mercredi 17 avril, au Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) et placée sous le signe «L’agriculture durable, plusieurs voies vers une croissance inclusive et écologique».
Prenant la parole, Tarik Sijelmassi, Président du directoire du groupe Crédit Agricole, a souligné l’importance de l’agriculture durable aussi bien au niveau environnemental, humain ou encore économique. Pour lui, le véritable challenge consiste à agréger les initiatives individuelles en une action collective et ce, en œuvrant à l’appui du petit agriculteur qui figure au cœur de la problématique du développement durable. Abondant dans le même ordre d’idées, le conférencier a mis l’accent sur la nécessité du soutien du petit agriculteur à travers ce qu’il a qualifié de «l’agriculture citoyenne», soulignant dans ce sens les efforts déployés par le groupe du Crédit agricole- Maroc pour promouvoir l’agriculture biologique à travers des offres diversifiées, à savoir le crédit d’investissement «Biofilaha» et le crédit de fonctionnement «Biofilaha».
De son côté, Nabil Chaouki, Directeur de Développement des Filières de Production au ministère de l’Agriculture, a mis en exergue les actions menées par le département de tutelle pour la promotion de l’agriculture biologique à travers la mise en place des stratégies de développement et ce, dans le cadre du Plan Maroc vert, considérant que la Constitution 2011 a inscrit le développement durable comme une norme juridique.
Le responsable ministériel a rappelé que le Maroc a adhéré pleinement à la stratégie internationale appelant à la promotion de l’agriculture durable. Arguments à l’appui, la production de l’agriculture bio est passée de 40 milles en 2016 à 95 milles tonnes en 2018. L’intervenant a indiqué également que l’Etat à travers la promulgation de la loi n°39-12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques a posé les jalons d’une véritable politique publique dédiée à cette filière. Cette loi, qui constitue un pas en avant, fixe les normes de la production, de la labellisation, de certification ou encore de la traçabilité.
Même son de cloche chez Leila Akhmis, directeur exécutif de la Fondation Crédit Agricole pour le développement durable, a mis l’accent sur les avantages de l’agriculture durable, étant donné qu’elle œuvre en faveur de la protection de l’environnement et consacre, par conséquent, les valeurs de l’équité.
Leila Akhmis a mis en garde contre certains jugements de valeur, en insistant sur le fait que l’agriculture biologique est d’une valeur ajoutée sûre, tout en insistant que son ancrage est tributaire du renforcement des infrastructures dans le monde rural.
La conférence a été, en outre, marquée par la participation de Florence Rolle, représentante de la FAO au Maroc, qui a, pour sa part, insisté sur la transition vers l’agriculture biologique et son rôle dans la protection de l’environnement, faisant savoir que son organisation ne lésinera pas sur les moyens pour apporter une assistance technique et matérielle à tous les projets de développement de l’agriculture biologique.
Notons par ailleurs que le Maroc compte 400 producteurs certifiés bio avec une superficie cultivée s’élevant à de 9850 ha et une exportation avoisinant 16 milles tonnes chaque année. Le Maroc et la Tunisie sont les seuls pays africains disposant d’une réglementation nationale en la matière.
Khalid Darfaf