Après à peine une semaine de pluie

Karim Ben Amar

De fortes pluies se sont abattues sur le Royaume toute la semaine durant. De nombreuses régions ont été concernées par ces pluies tant attendues. Mais il se trouve que les pluies diluviennes ont transformé plusieurs villes en mares géantes. C’est le cas à Tanger où de nombreux quartiers ont été submergés par les eaux, laissant paraître un décor de film d’apocalypse. Pour faire face aux dégâts causés par les inondations, les services de la Protection civile ont mis en place plusieurs dispositifs pour venir en aide aux sinistrés. Les détails.

De fortes pluies se sont abattues tout au long de la semaine dernière dans plusieurs régions du Royaume. Le nord du Maroc a été fortement touché par ces pluies torrentielles. À Tanger, Tétouan et Larache, les précipitations ont transformé des quartiers en piscines géantes à ciel ouvert.

Autant dire que les fortes précipitations à Tanger n’ont pas fait que des heureux puisque des quartiers entiers ont été submergés par les eaux de pluie à cause du niveau élevé des précipitations. Dans les quartiers Bni Makada et El Aouama, plusieurs rues ont été submergées par les eaux de pluie. Et pour cause, les déchets ont engorgé les canalisations des égouts. De pareilles scènes apocalyptiques ont été constatées dans de nombreux quartiers de la perle du Détroit, notamment à Tanja Balia.

Ces inondations ont provoqué à Tanger la diffusion d’odeurs désagréables, conséquence directe de l’engorgement des systèmes d’évacuation. Plusieurs mesures ont été prises pour réduire le niveau d’eau dans de nombreux quartiers de la ville, notamment à Mesnana, Hay Al Ousra, la route de Rabat mais aussi du côté de El Aouama et Bni Makada.

Comme attendu, ces problèmes ont généré de nombreuses polémiques. Certains tangérois pointent du doigt les sociétés de gestion déléguée qui n’ont pas entrepris dans les temps les opérations de curage des réseaux d’assainissement. Le manque de civisme est aussi évoqué par les habitants de la ville. Ils condamnent la façon anarchique dont certains se débarrassent des déchets ménagers provoquant l’engorgement des égouts.

Dans un bulletin d’alerte météorologique de niveau de vigilance rouge, la Direction générale de la météorologie (DGM) avait alerté que de très fortes pluies localement orageuses, pouvant dépasser 120 mm et de fortes rafales de vent avec chasse-poussières locales atteignant jusqu’à 100 km/h étaient attendues de samedi à dimanche dans plusieurs provinces du Royaume, et en particulier dans les provinces de Chefchaouen, Tétouan, Larache, Al Hoceima et Tanger-Assilah.

Pour rappel, le 8 février 2021, c’est pas moins de 28 ouvriers qui avaient trouvé la mort dans un atelier de confection de la ville de Tanger. Ce tragique accident survenu un jour de grande pluie avait plongé tout le pays en émoi. Il est malencontreux de réaliser que depuis ce triste jour, aucune leçon n’a été tirée à en juger l’état de la ville après à peine une semaine de pluie. Il est donc légitime d’avancer que lorsqu’on voit la ville submergée de nouveau, un accident de ce genre n’est malheureusement pas impossible. Alors la question qui se pose est : que fait le gouvernement pour que la tragédie du 8 février ne se reproduise plus jamais ?