L’annonce a été faite lors d’un séminaire international organisé, jeudi à Rabat à l’initiative de l’ONCF, sur le projet de construction de la 1ère ligne de Train à Grande Vitesse au Maroc qui reliera Tanger à Casablanca.
Présidée par Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et des Transports, cette rencontre a été l’occasion de présenter la consistance du projet, ses objectifs, l’échéancier de sa réalisation et l’avancement de son mode de financement et ce, en présence des représentants de plusieurs bailleurs de fonds.
Intervenant lors de ce séminaire, M. Ghellab a indiqué que le gouvernement envisage de réaliser durant la période 2008-2012 un programme d’équipement en infrastructures de transport de 120 milliards de dirhams (environ 11 milliards d’euros), soit plus du double du montant alloué durant le quinquennat passé.
Pour sa part, le directeur général de l’ONCF, Rabii Lakhlii, a précisé que le Contrat-Programme «arrête le plan de développement pour la période 2010-2015 à un programme de développement qui totalise 32,8 milliards DH dont 20 milliards dh sont consacrés au projet TGV et 12,8 MMDH au programme général qui concerne le réseau conventionnel et qui vient dans une logique de continuité de ce qui a été réalisé sur la période 2005-2009».
«Nous ferons part aux différents bailleurs de fonds de ce programme de développement, partageant avec eux l’ensemble des projets de manière à les inciter à nous accompagner dans ce développement très ambitieux», a indiqué M. Lakhlii, ajoutant qu’en ce qui concerne le projet de Train à Grande Vitesse, «nous sommes en phase finale de bouclage du financement et ça serait aussi l’occasion pour leur faire part de l’avancement du projet sur tous ses aspects».
De son côté, Abdellatif Loudiyi, Secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, a fait savoir qu’«au delà de sa dimension nationale, ce projet présente également une étape importante dans le processus d’intégration des réseaux euro-méditerranéens des transports, dans le cadre de la politique européenne de voisinage et participe au développement des infrastructures de liaison Europe-Afrique».
Fruit des études approfondies et du benchmark des expériences à l’international dans ce domaine, l’option pour les Trains à Grande vitesse en comparaison avec les lignes classiques reste la plus appropriée au regard d’une rentabilité socio-économique plus élevée, sur les longues distances supérieures à 200Km.
Le projet de Train à Grande Vitesse entre Tanger et Casablanca, en tant que première étape dans la concrétisation du Schéma Directeur des Lignes à Grande vitesse au Maroc, concerne la construction d’une ligne en site propre d’une longueur de 200 Km.
Cette ligne sera exploitée avec des trains à grande vitesse à 320 Km/h, avec une connexion à partir de Kénitra sur la double ligne existante. Le projet comporte également la construction d’un atelier d’entretien et l’acquisition de trains à grande vitesse d’une capacité de plus de 500 places/unité.
Ce projet structurant aura des retombées positives, qui se présentent essentiellement dans le nombre de passagers, atteindra près de 8 millions après la mise en service de la ligne, au lieu de 2 millions actuellement et la réduction importante du temps de parcours à 2h10mn au lieu de 4h45mn entre Tanger et Casablanca et de 1h20mn au lieu de 3h45mn entre Tanger et Rabat.
Les impacts positifs de ce projet se reflètent également sur l’augmentation des fréquences et l’amélioration de la qualité de service et l’amélioration de l’offre de transport, outre la contribution à la sauvegarde de l’environnement et à la réduction des accidents de la route.
Ces retombées positives permettront au projet d’avoir une rentabilité socio-économique qui dépasse les 8 pc. Quant au financement de ce projet, il est à préciser que le Fonds Hassan II pour le Développement économique et social apporte une contribution à hauteur de un milliard DH, le budget de l’Etat contribue à hauteur de 4,8 MMDH répartis sur la période de réalisation, des dons d’un montant de 1,9 MMDH et des emprunts d’un montant de 12,3 MM DH dont 6,8 milliards dh octroyés par le trésor français à un taux préférentiel.
Le planning arrêté pour ce projet prévoit le début des travaux courant 2010 et l’achèvement vers la fin de l’année 2014 pour une mise en service de la ligne en 2015, et ce pour permettre la réalisation des essais nécessaires conformément aux standards de sécurité de la technique de Grande Vitesse.