Le verdict définitif qui sera suivi par la sanction des infractions commises, après le recours en appel au verdict provisoire, est destiné à protéger les fonds publics et à mettre en garde contre l’usage incorrect de l’argent du contribuable.
Le rapport, qui est le fruit d’un travail inestimable, face aux multiples tentations d’enrichissement illicite, paraît sélectif. D’ailleurs ses rédacteurs ne le cachent pas mais ne disent pas les critères de choix arrêtés pour écarter les autres insertions non retenues.
Dur labeur pour les magistrats et les experts de la Cour, quand on sait que les pratiques malsaines sont monnaie courante dans le pays, à différents niveaux. Cela va du simple président de commune au haut cadre de l’Etat, les comptables douteux et experts en fausses écritures ne manquant pas…
Aussi, même si l’on considère que le travail accompli n’est pas complet, il y a lieu de souligner que, malgré les sanctions et les jugements rendus, d’aucuns n’hésitent pas à recourir aux procédés douteux, aux pratiques délictueuses et à la transgression des lois.
Plusieurs entités concernées par les fonds publics ont été rappelées à l’ordre. Parmi lesquelles on peut citer des communes, des municipalités et mairies, des offices, des agences, des sociétés opérant dans le transport, le crédit, les ports, etc.
Leurs responsables répondront des crimes qui leur sont imputés, après les recours nécessaires.
Cela servira d’exemple à tous ceux qui pourraient être tentés. La dissuasion reste cependant tributaire de la célérité des jugements et de leur sévérité.
Car il est aberrant de constater que, malgré l’arsenal juridique, d’aucuns persistent à transgresser les lois et à s’enrichir en mettant la main dans les caisses de l’Etat.
Mais, pour que l’action de la Cour des comptes soit efficace, il est indispensable de lui garantir un meilleur fonctionnement. Cela passe, d’abord, par le renforcement de ses moyens humains et financiers, et, ensuite, par l’élargissement de ses compétences afin de pouvoir toucher tous les aspects des malversations commises au détriment du pays et des citoyens.
Car, les articles de presse crédible constituent un grenier incommensurable pour les magistrats de la Cour des comptes, qui leur permet de dénicher tant d’irrégularités financières. Normalement, tout écrit devra faire l’objet de suivi, dans le but de vérifier les informations, de les compiler, pour les confronter aux données comptables remises par les entités jouissant de fonds publics. C’est dire l’urgence de doubler les effectifs de cette Cour. L’enveloppe, que ce renforcement exigera, restera toujours insignificative par rapport aux préjudices potentiels qui pourraient être évités.
La réduction drastique des délits financiers reste l’objectif de premier plan.