Une édition électrique qui a tenu toutes ses promesses !

Clôture en beauté du 24e festival Gnaoua et Musiques du monde

DNES à Essaouira Mohamed Nait Youssef

L’ambiance était au rendez-vous. Les rythmes aussi. La Cité des Alizés a vibré depuis jeudi dernier sur les rythmes du festival Gnaoua et Musiques du monde ; une aventure musicale savoureuse et électrique qui a commencé depuis  1998. Et le périple continue… En effet, le rendez-vous musical phare de Mogador, qui vient de boucler en beauté sa 24ème édition, a offert au public, pendant trois jours de fête, de danse, de joie, un voyage musical puisé non seulement dans les  traditions musicales gnaouies, mais aussi dans les rythmes universels.

Quand la ville se réveille sur les rythmes de la parade…

Toutes les musiques se rencontrent à Essaouira ; une ville aimante et aimée. C’est désormais une tradition, la parade sillonnant les ruelles de la ville a ouvert le bal du festival en présence des personnalités des mondes de la politique, des arts et de la culture. Il est 18h. Un vent doux et frais souffle sur la Cité. Il y a quelque chose de majestueux dans l’air. Une  foule de jeunes, de moins jeunes et même de vieux mélomanes et passionnés de la musique ont afflué nombreux pour ne pas manquer ce temps fort.

Des tambours et des «Qraqebs» réveillent toute la cité en faisant vibrer ses remparts. Pour donner l’eau à la bouche, une trentaine de groupes de Gnaoua, issus des quatre coins du pays, a livré des prestations aux saveurs et vibrations soufies. Par ailleurs, un défilé coloré des troupes Gnaoua Venus de Casablanca, Rabat, Agadir, Marrakech, Tanger et bien d’autres villes, le public a partagé des moments joviaux et mélodieux. «C’est toujours un plaisir de renouer les liens avec le public et de partager des moments agréables dans cette ville qui respire l’art et la bonne musique.», nous confie Aissa, un musicien habitué du festival. Inédit. Essaouira Bouillonnait. La preuve ? Des marrées humaines assoiffées de belles mélodies et rythmes se sont données rendez-vous. La fête a commencé sur les chapeaux de roue.

Une ouverture en grande pompe

Après la parade, la grande scène de la place Moulay Hassan, l’une des plus belles esplanades de la Cité, une ouverture en fusion a été donnée, jeudi soir, sous les applaudissements chaleureux du public. Ce fut un temps marquant des retrouvailles après un arrêt de trois années pour cause de la pandémie. Comme à l’accoutumée, un mot de bienvenue des organisateurs s’impose avant de céder la scène aux artistes.  «La 24ème édition du festival Gnaoua et Musiques du monde revient de nouveau pour ancrer les valeurs humaines qui l’ont toujours caractérisées, tout indiquant que ce rendez-vous musical est une manifestation d’envergure qui regroupe l’art, la culture, l’Histoire, la civilisation et le patrimoine.», a affirmé Neila Tazi, directrice et productrice du festival. Ce festival qui est de retour  après trois ans d’absence en raison de la pandémie de la Covid-19, a-t-elle ajouté, « promet d’envoûter le public et de le transporter dans un voyage temporel entre passé, présent et futur, tout en rappelant que la musique Gnaoua a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2019 pour rester dans la mémoire collective. ». Chose promise, chose due !

Après le mot d’ouverture, la fusion était le maître mot de la soirée. Les mélodies des maâlems Mohamed et Saïd Kouyou riment à merveille avec les rythmes des tambours de Jaleel Shaw,  Burundi Amagaba, mais aussi et surtout avec la voix suave de la chanteuse marocaine Sanaa Marahati. La deuxième partie du concert de l’ouverture a été partagée par les maâlems Abdelkbir et Hicham Merchane qui ont gratifié le public avec une belle prestation musicale purement ancrée dans la tradition gnaoua.

Le périple musical a été poursuivi comme il se doit par la talentueuse chanteuse, guitariste, compositrice Selah Sue belge qui a chanté les beaux titres de son répertoire musical. Électrique et dynamique sur scène, l’artiste, vêtue d’une tenue colorée, les cheveux dans l’air, est allée à la rencontre du public avec lequel elle a partagé des moments musicaux forts. Un premier concert réussi au goût du partage à Essaouira, terre de rencontres. La soirée d’ouverture a été clôturée en beauté par une belle fusion ayant réuni le maâlem Khalid Sansi et le célèbre groupe cubain El Comité.

Mogador : terre des musiques, des arts et des retrouvailles…

Essaouira respire la musique qui est partout. Omniprésente : dans les restaurants, les cafés, les bars, les scènes et les différents lieux emblématiques de la cité des vents, des mouettes et surtout des arts. A Dar souiri, Bayt Dakira, Zaouia Issaoua, institut français, place Moulay Hassan, scène de la plage ou encore Borj Bab Marrakech, une pléiade de musiciens, maâlems et chanteurs ont célébré la musique et les valeurs humaines ; du partage, de la joie et surtout de la vie.  Le grand maître du Qawwali, Faiz Ali Faiz qui a  partagé  son timbre particulièrement riche avec  Nass El Hal, Issaoua de Fès, le groupe Hoba Hoba Spirit, Fehd Benchemsi et bien d’autres ont mis du feu sur les différentes scènes du festival.

Une clôture électrique…

Le 24e festival Gnaoua et Musiques du monde a tenu toutes ses promesses. Le rideau est tombé alors, samedi 24 juin, sur une édition électrique, rythmée et riche en concerts musicaux. C’est le moins qu’on puisse dire !

En effet, le dernier jour du festival a été marqué par des prestations musicales données par le Trio Joubran, maâlem Abdesalam Alikane à borj bab Marrakech. A la scène de Moulay Hassan, la foule a dansé sur les rythmes des grands  maâlems et musiciens Majid Bekkas, Minino Garay, David Partois, Mokhtar Samba, Alex Camil, les Amazones d’Afrique. Sans oublier Hamid El Kasri, Bnat Timbouktou, Kabaka Pyramid.

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