Nouveau modèle de développement
Dr. Abdelali Kaaouachi, Université Mohammed I, Oujda
Le rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement retient quatre axes qui correspondent aux défis majeurs du Maroc. Ces axes concernent l’économie, le capital humain, l’inclusion et les territoires. Pour chaque axe, des choix stratégiques et des propositions ont été avancés et discutés.
L’axe du capital humain est concerné par trois choix stratégiques. Il s’agit de la promotion d’une éducation de qualité pour tous ; le développement d’un système d’enseignement universitaire, de formation professionnelle et de recherche scientifique axé sur la performance et porté par une gouvernance autonome et responsabilisante ; et enfin la garantie d’un accès aux services de santé de qualité et à la protection sanitaire comme droits fondamentaux des citoyens.
Cet article présente une description et une analyse de l’ensemble des propositions faites sur les deux choix stratégiques liés au secteur d’éducation et de formation.
Le diagnostic : trois crises à surmonter
Le rapport énumère plusieurs faiblesses importantes dont souffre encore le système d’éducation et de formation. Au premier ordre, la faiblesse de la performance des élèves en termes d’acquisition des savoirs et des compétences ainsi que la déperdition scolaire, avec des taux alarmants de décrochage scolaire. S’ajoutent aussi, deux limites identifiées lors de la pandémie du Covid-19, à savoir la non préparation du système d’éducation et de formation à des modes d’enseignement intégrant le digital, et le problème des inégalités d’accès à la technologie numérique et à la connectivité internet.
Ces constats restent valables pour l’enseignement supérieur qui est de plus caractérisé par la détérioration de l’encadrement pédagogique et scientifique, l’adoption des filières fondamentales de formation malgré la persistance du problème de chômage des lauréats, la faiblesse de la recherche scientifique, et l’ouverture limitée et hésitante avec le monde socioprofessionnel.
Ces faiblesses, et bien d’autres identifiées auparavant dans plusieurs études et recherches notamment dans les rapports du CSEFRS, ont induit trois types de crises à surmonter : (i) la crise de la qualité des apprentissages ; (ii) la crise de confiance à l’égard de l’école ; (iii) la crise de perte de l’école de sa vocation d’ascenseur social.
Des choix stratégiques affirmés
La commission considère que l’éducation est un pilier fondamental de constitution du capital humain qui fait référence au stock de connaissances, de compétences, d’expériences et de comportements. L’investissement dans le capital humain revêt d’une importance cruciale ; il est considéré comme étant le déterminent de la réussite du nouveau modèle de développement. Plusieurs finalités sont proposées dans la partie du rapport consacrée à l’éducation : initier une véritable renaissance de l’école ; lancer une transformation profonde du système éducatif ; moderniser les établissements d’enseignement supérieur ; accélérer la dynamique du changement. Ce sont des phrases fortes et poignantes réaffirmant la nécessité et l’urgence de procéder au changement.
Le rapport propose deux choix stratégiques touchant l’éducation. Le premier choix vise la qualité de l’éducation pour tous. Le deuxième choix ambitionne d’accroitre la performance, l’autonomie et la responsabilisation des établissements d’enseignement supérieur, de formation professionnelle et de recherche scientifique.
Ces deux choix stratégiques sont orientés par des leviers et des propositions qui ont la nature d’être qualitative et qui ont un fil conducteur porté par une logique de performance à tous les niveaux. Parallèlement, la commission plaide à une variété d’objectifs éducatifs de nature quantitative à l’horizon 2035, en particulier les trois objectifs suivants trop ambitieux mentionnés dans le rapport général :
plus de 90% des élèves posséderont les compétences scolaires fondamentales à la fin du cycle primaire, contre moins de 30% en 2020 ;
20% des élèves des collèges et lycées suivront la voie professionnelle, contre respectivement 1% et 5% aujourd’hui ;
l’OFPPT opèrera de 70% de l’offre de formation, contre 90% aujourd’hui.
Des propositions alléchantes
Il convient tout d’abord de souligner que le rapport propose de lancer de nouvelles réformes du système d’éducation et de formation dans le but de renforcer et compléter la vision stratégique d’éducation et de formation 2015-2030 ainsi que la Loi cadre 51-17. Déjà cette orientation représente un alignement et une cohérence avec les réformes en cours de mise en œuvre, puis c’est une logique inévitable permettant de prendre en considération tous les éléments nouveaux, notamment ceux générés par la pandémie Covid-19.
Parallèlement, le rapport préconise plusieurs propositions très importantes affectant toutes les composantes du système d’éducation et de formation.
L’apprenant : le rapport place l’apprenant au centre des réformes et des mesures de performance du système d’éducation et de formation. Il doit acquérir les compétences fondamentales et disciplinaires, ainsi que les compétences transversales et les différentes valeurs.
La commission fixe l’objectif d’avoir, à l’horizon de 2035, plus de 90% des élèves qui devons posséder les compétences fondamentales à la fin du primaire. Cet objectif, à lui seul, illustre bien l’ambition d’initier une véritable renaissance éducative. Déjà, dans le cadre de l’enquête TIMSS, il est important de rappeler les augmentations des pourcentages d’élèves de 4ème année du primaire possédant les compétences élémentaires en maths et sciences entre 2011 et 2019 : en maths, le pourcentage a passé de 26% en 2011 à 43% en 2019 (gain de 17 points) ; en sciences, le pourcentage a passé de 16% en 2011 à 42% en 2019 (gain de 26 points). La mission n’est pas impossible pour atteindre l’objectif projeté en maths et sciences, étant donné que plusieurs pays ont bien augmenté de façon significative, durant les vingt dernières années, le pourcentage de leurs élèves ayant les compétences de base, comme le Portugal, le Chypre, le Chili, l’Iran. Le point noir concerne la maitrise des compétences en lecture et écriture puisque le pourcentage des élèves de 4ème année du primaire disposant de ces compétences est très faible ; il est passé de 21% en 2011 à 36% en 2016 dans le cadre de l’enquête PIRLS. Tous les pourcentages précités et leurs tendances au cours des années sont aussi confirmés par l’enquête nationale PNEA. En somme, la lecture et l’écriture représentent des vrais défis à relever pour les élèves du primaire.
L’enseignant : il représente l’acteur essentiel dans chaque processus d’enseignement et d’apprentissage. La commission propose la création du centre d’excellence de professorat qui a la mission de régulation, d’encadrement et d’accompagnement des institutions de formation des professionnels des métiers de l’enseignement. La composante « régulation » concerne le développement et la mise en œuvre d’un mécanisme d’assurance qualité pour évaluer les compétences acquises par les enseignants dans le but de délivrer des certificats professionnels. Ce centre d’excellence devrait être évalué pour apprécier ses activités et ses résultats. Par ailleurs, le parcours de carrière de l’enseignant est mis en valeur, permettant ainsi de renforcer l’attractivité du métier, de rehausser les compétences pédagogiques et de mettre en place des mécanismes de promotion qui tiennent compte l’impact sur l’apprentissage. Un vrai travail s’impose relativement à la révision des statuts des enseignants et à l’élaboration du référentiel de compétences professionnelles des métiers de l’enseignement. Aussi, la commission recommande la mise en place d’un système d’évaluation des enseignants. Le mieux est de le placer dans le cadre d’une démarche d’assurance qualité intégrant une pratique exemplaire s’appuyant sur l’évaluation individuel, l’évaluation par les pairs, l’évaluation par les apprenants, l’évaluation externe.
Cette orientation vers « l’enseignant », capitale et d’envergure, est très documentée dans la littérature scientifique qui a analysé « l’effet enseignant » à travers des modèles de la valeur ajoutée (added-value models), tout en contrôlant les différentes variables contextuelles affectant la performance scolaire. Sauf que le lien entre la performance des élèves avec la promotion des professeurs est une piste à explorer avec beaucoup de précautions.
Les parcours scolaires : la commission confirme de nouveau l’importance du préscolaire comme une étape de base du parcours scolaire. Une proposition de taille consiste à mettre en place un mécanisme d’accréditation des écoles préscolaires publiques et privées dans le but d’améliorer la qualité des formations. L’accréditation comprend deux étapes, à savoir l’évaluation interne faite par l’école et l’évaluation externe conduite par une agence d’accréditation indépendante (une proposition : le nouveau organe certificateur attaché au CSEFRS). Elle se base sur des visites sur site, des entretiens avec les éducateurs, les administrateurs et les élèves. L’accréditation sera accordé ou non en fonction de la satisfaction des standards de la qualité. En outre, la commission prône à une organisation des parcours scolaires en plusieurs paliers de formation, en définissant les résultats attendus en termes d’apprentissage. Il s’agit d’élaborer des socles des compétences pour tous les paliers de formation de l’enseignement scolaire. Quant à l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, il est fondamental de travailler avec le concept des résultats d’apprentissage (learning outcomes) afin d’élaborer une référentiel national de qualifications qui sera l’outil de base des activités d’assurance qualité portant sur les filières de formation. Enfin, la commission valorise la voie à la formation professionnelle en proposant un objectif quantitatif pour que 20% des collégiens et lycéens seront inscrits dans cette voie, d’ici 2035. Par ailleurs, la commission vise le but de lutter contre le décrochage scolaire et universitaire à travers la mise en œuvre d’un dispositif de lutte contre l’échec éducatif. Dans ce sens, il est intéressant de développer un plan d’accompagnement des élèves, notamment au primaire, et cela à travers le recrutement des personnes additionnelles qui accompagnent les élèves dans leur cheminement scolaire, en particulier les élèves en difficulté. Aussi, la commission préconise de renforcer le système d’orientation scolaire et universitaire à travers la mise en œuvre du projet personnel de l’apprenant.
Les programmes, les approches pédagogiques et les modalités d’évaluation : le rapport appelle à la modernisation des programmes et approches pédagogiques. Il s’agit surtout de cibler les savoirs fondamentaux et les prestations pédagogiques qui visent former des têtes bien faites que des têtes bien remplis. Aujourd’hui, il n’est pas du tout acceptable de voir nos enfants portant des cartables lourds sans qu’ils acquièrent un minimum de savoir. En outre, la commission mise sur la maitrise des langues et l’intégration du numérique. Aussi, et de plus des compétences disciplinaires, les programmes scolaires et universitaires devront intégrer les compétences transversales, les valeurs et les activités d’ouverture. Le chantier est déjà ouvert dans le supérieur à travers l’adoption du nouveau système de Bachelor qui suscite encore le travail et la réflexion sur plusieurs aspects (quel contenu des softs skills ? sont-ils liés aux disciplines ? qui va les enseigner ? comment les évaluer ? quel est le volume du stock en soft skills produit par l’enseignement scolaire ?, etc.). Par ailleurs, le rapport du NMD propose de généraliser l’évaluation de masse à l’ensemble des apprenants. Cette opération est intéressante étant donné son lien avec la redevabilité des établissements, mais elle est lourde et très couteuse. Cela impose d’intégrer l’élément de périodicité des évaluations et de faire appel à des techniques d’évaluation plus novatrices utilisant le numérique, comme celle du testing adaptatif (Computer Adaptive Testing, CAT) qui a le potentiel d’apprécier les acquis des apprenants. Enfin, le rapport accorde une place privilégiée à la recherche pédagogique qui est en mesure d’analyser en continu tous les aspects de la composante pédagogique.
Les établissements scolaires : la commission propose de développer un mécanisme de labélisation qualité des établissements scolaires. Cela comblera un vide flagrant et trop visible dans les démarches d’assurance qualité dans l’enseignement scolaire. A notre humble connaissance, aucune pratique d’assurance qualité n’a fait l’objet d’investigation dans ce secteur. La procédure de labélisation qualité doit reposer sur les deux phases d’évaluation interne et externe, et doit faire référence aux standards de qualité et de bonnes pratiques à l’échelle internationale en matière de gouvernance, de climats du travail, de pratiques enseignement/apprentissage et de résultats. Un nouveau organe certificateur sera créé sous l’autorité du CSEFRS. Il sera responsable de cette activité de certification.
Devant ce caractère volontaire, il est intéressant d’accompagner le mécanisme de certification-qualité par un autre mécanisme obligatoire à tous les établissements scolaires qui s’appuie davantage sur l’approche basée sur « l’adéquation aux objectifs » (fitness of/for purpose). Ce mécanisme fait appel à l’évaluation interne et externe et fait référence aux missions et aux objectifs des établissements évalués.
L’enseignement supérieur : la commission recommande d’accroitre l’autonomie des établissements, la contractualisation, la reddition des comptes et le partenariat. Ce dernier devra être conduit avec les acteurs régionaux et le secteur privé afin de développer des formations d’excellence et des recherches ayant des impacts. En outre, les opérations de recrutement des enseignants et de leur promotion ainsi que celles de nomination dans les postes de responsabilité doivent être basées sur le seul critère lié à la capacité de développer la formation et la recherche. Pour rappel, le secteur a fait déjà l’objet des expériences variées dans tous les aspects précités, mais le raffinement et le renouvellement des démarches et des outils sont nécessaires pour cibler les hauts niveaux de performance.
Par ailleurs, la commission plaide de mettre en compétition les établissements pour attirer les étudiants nationaux et internationaux. Ces étudiants auront la liberté de choisir les établissements selon leurs propres critères.
Enfin et selon la commission, le financement étatique sera la base mais les établissements peuvent adopter des frais de scolarité assortis d’un mécanisme d’octroi des bourses sociales et de mérite ainsi que des prêts étudiants.
La formation professionnelle : la commission préconise d’instaurer une synergie entre les universités et les établissements de l’OFPPT. Elle appelle à l’opérationnalisation de la feuille de route relative aux cités de métiers et des compétences, en accélérant les recrutements des formateurs et l’élaboration d’une ingénierie de formation basée sur les soft skills. Elle propose une offre de formation dotée d’un mécanisme de pilotage qualitatif et quantitatif, et intégrant des modes de formation novateurs (hybride, par alternance, par apprentissage), et cela en étroite collaboration avec les entreprises qui seront encouragées à l’aide d’un cadre incitatif.
La recherche scientifique : Le rapport préconise de développer un nouveau modèle d’évaluation de la recherche qui sert au financement. Un conseil scientifique indépendant doit être au cœur du système d’évaluation et de financement de la recherche à travers des appels à projets annuels. Il est à noter que l’activité d’évaluation de la recherche existe déjà dans notre pays et se pratique sous l’égide de plusieurs organes, mais elle mérite d’être coordonnée, améliorée et perfectionnée. Un travail de fond est nécessaire pour fonder une évaluation de la recherche, robuste et efficace qui se base sur les indicateurs bibliométriques mais aussi sur l’évaluation objective par les pairs. Par ailleurs, la commission recommande de mettre en place un mécanisme incitatif auprès des entreprises sur l’impôt recherche, et cela dans le but d’impulser la synergie avec les universités. Aussi, elle appelle à l’ouverture internationale sur tous les aspects de la recherche. Cela impose de monter des collaborations fructueuses avec des scientifiques étrangers, mais surtout avec les chercheurs de la diaspora marocaine. Enfin, la commission plaide à accroitre les effectifs d’une nouvelle génération des doctorants, ayant des compétences scientifiques et pédagogiques et maitrisant les langues étrangères, notamment l’anglais considérée comme langue de la science et de la technologie.
Renforcement des capacités des ressources humaines : la commission appelle au rehaussement des qualifications professionnelles des ressources humaines autant en matière de compétences techniques, comportementales, linguistiques et managériales. Implicitement, les institutions de l’enseignement supérieur et celles de l’OFPPT sont concernées pour élaborer un dispositif de développement des capacités en partenariat avec le secteur privé, l’État et les régions. Les différentes parties doivent assumer ensemble trois fonctions de taille, à savoir la planification des besoins en ressources humaines à travers l’identification des métiers et des compétences ; l’évaluation indépendante des acquis de compétences et la mesure des taux d’insertion ; la gestion optimisée de la formation continue en confiant à un organe dédié la charge de financement, de certification des compétences et la validation des acquis professionnels.
La concrétisation des propositions : des conditions essentielles à remplir
Plusieurs conditions essentielles sont nécessaires afin de concrétiser une bonne mise en œuvre de l’ensemble des propositions. D’abord la volonté politique qui consiste à laisser la question de l’école loin des surenchères politiques et personnelles (Discours Royal à l’occasion du 60ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, 2013).
Les autres conditions concernent la mobilisation des moyens humains et financiers, le renforcement de la gouvernance en instaurant des systèmes de pilotage transparents et crédibles, et enfin la mobilisation et la responsabilisation des acteurs en renforçant leur capacité et leur autonomie.
Conclusion
Le volet éducation a une place capitale et un rôle indispensable dans le nouveau modèle de développement qui prône à une nouvelle logique basée sur la performance. La mise en œuvre de toutes les propositions devra être accompagnée par le leitmotiv « chaque élève doit réussir » afin de lui acquérir des compétences clés et variées permettant son épanouissement et son insertion valorisante dans le marché de travail.
Le rapport du NMD, dans sa partie liée à l’éducation, vise une logique de performance à tous les niveaux. C’est le pilier fondamental qui s’attache aux résultats, mais c’est une notion polysémique, complexe et difficile à cerner. Un travail sérieux et de grande haleine consiste à chercher comment définir et mesurer la performance à tous les niveaux, que ce soit en termes d’acquisition des compétences, de l’exercice du métier d’enseignement, des activités des établissements, des programmes de formations, des projets et des programmes de recherche ainsi que de leurs retombées et impacts. Une fois la performance est définie et mesurée, il va falloir appeler l’autre boulot concernant son maintien et son amélioration en continu jusqu’à l’atteinte de ses plus hauts sommets.
Plusieurs référentiels intégrant les haut standards de la performance doivent être développés et élaborés à tous les niveaux, comme le référentiel qualité des écoles préscolaires, le référentiel d’évaluation des compétences professionnelles des enseignants, le socle de compétences pour chaque palier de formation, le référentiel national de qualification dans l’enseignement supérieur, le référentiel qualité des établissements scolaires, le référentiel d’évaluation de recherche, le référentiel des métiers et des compétences, le référentiel de certification des compétences et de validation des acquis professionnels. Par ailleurs, plusieurs systèmes de pilotages doivent être constitués pour assurer le déploiement des actions sur la base des tableaux de bord et des indicateurs de différents types. Ce sont des travaux, de nature technique et spécialisée, qui doivent être réalisés dans l’immédiat afin d’atteindre les objectifs escomptés.
Le Pacte national pour le développement qui traduit le nouveau modèle de développement doit fixer, entre autres, les engagements de tous les acteurs et doit aussi imposer le principe d’obligation de résultats qui stimule et accompagne le développement… C’est plus que jamais le moment d’agir tous ensemble afin de libérer les énergies et restaurer la confiance pour accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour tous.