Manuel Valls quitte Matignon pour concourir aux primaires de la Gauche devenues désormais un préalable incontournable à toute candidature à l’élection présidentielle alors que François Fillon avait, quant à lui, déjà décroché son billet pour représenter la Droite aux élections du 23 Avril 2017. Deux anciens premiers ministres se présentent donc aux prochaines élections présidentielles françaises alors que leurs mentors respectifs se sont vus désavoués par leurs concitoyens…
François Hollande qui a bien senti le vent tourner en sa défaveur a choisi de quitter «délibérément» le navire alors que son prédécesseur a, de son côté, préféré que les français lui mettent un coup de pied au derrière pour lui rappeler qu’ils ne veulent plus de lui.
Mais comment se fait-il que les premiers ministres des deux derniers présidents français veuillent se porter candidat à l’élection présidentielle ? Ne se sentent-ils pas personnellement responsables de l’échec de la conduite des affaires de l’Hexagone mené par leurs deux «patrons» ou alors croient-ils que leurs concitoyens ont la mémoire un peu trop courte ?
Si Nicolas Sarkozy a été éconduit sans ménagement par les Français – qu’ils soient de gauche ou de droite – c’est bien parce que sa politique a fini par les exaspérer. Mais qui était là pour mettre en œuvre une telle politique sinon ce même François Fillon qui ose dire, aujourd’hui, aux français qu’il va les sortir du bourbier et qu’il va leur rendre leur dignité ?
Que dire, par ailleurs, de Manuel Valls qui croit, dur comme fer, que les citoyens de France et de Navarre vont mettre leur destin entre ses mains alors qu’ils regrettent amèrement de l’avoir confié, un jour, à François Hollande ? Ne se considère-t-il pas responsable de la situation dans laquelle se débattent les français qu’il estime dénués de tout esprit critique ou alors prend-il ses vessies pour des lanternes capables, désormais, d’éclairer le pays d’une clarté nouvelle ?
Quoiqu’il en soit, à mon humble avis, les destins d’un président de la république et celui de son premier ministre resteront intimement liés dès lors que le second est toujours le bras – droit ou gauche – du premier… à moins que, pour marquer son désaccord, celui-ci ne choisisse de quitter l’embarcation bien longtemps avant d’arriver au port. Or, ni François Fillon ni Manuel Valls ne se sont démarqués de leurs mentors respectifs au moment opportun.
Nabil El Bousaadi