Virus: déplacements limités dans le monde et appels au civisme

Déplacements limités, couvre-feux, appels au civisme: face à la crainte d’une deuxième vague et d’un reconfinement, les mesures pour isoler les foyers de contamination se multiplient dans le monde.

Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires ont changé discrètement leurs directives et découragent maintenant le dépistage au Covid-19 pour les personnes ne présentant pas de symptômes.

Le président Donald Trump a souvent clamé que son pays devrait moins dépister jugeant que les tests donnaient une mauvaise image de la gestion de la pandémie de coronavirus par les Etats-Unis.

Jusqu’ici les personnes ne présentant pas de symptômes du Covid-19 étaient invitées à se faire tester si elles avaient été en contact avec un malade. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

«Si vous avez été en contact (à moins d’1,8 mètre) avec une personne infectée par le Covid-19 pendant au moins 15 minutes mais ne présentez pas de symptômes, vous n’avez pas nécessairement besoin d’un test», à moins d’être une personne vulnérable, dit désormais le site des CDC.

Des experts ont réagi avec stupéfaction à la dernière modification.
«Je ne comprends toujours pas le changement dans les directives des CDC», a tweeté la Dr Leana Wen, professeure à l’Université George Washington.

Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 179.596 morts, et compte plus d’un cinquième des cas dans le monde, à 5,8 millions. Il y a encore eu 1.249 décès au cours des dernières 24 heures, selon le comptage de l’Université John Hopkins.

Suit le Brésil avec 117.665 morts, pour 3,7 millions de cas.
Le bilan mondial des victimes établi par l’AFP à partir de sources officielles s’établit désormais à plus de 820.000 morts depuis fin décembre. Près de 24 millions de cas ont au total été enregistrés.

En Argentine, un record de 10.000 nouveaux cas décelés en 24 heures a été atteint mercredi dans le pays, qui compte près de 8.000 décès.
En Europe, alors que la rentrée s’annonce, le gouvernement britannique a révisé ses consignes sur le port de masques au collège en Angleterre, après avoir affirmé que ceux-ci n’étaient pas nécessaires.

Finalement, dans les régions à forte transmission du virus, adultes et élèves devront se couvrir le visage dans lorsqu’ils se déplacent au sein des établissements secondaires.

A quelque 9.000 km de là, la Corée du Sud est allée plus loin en replaçant à partir de mercredi l’intégralité des établissements scolaires de Séoul et de sa région en enseignement à distance.

Selon un rapport de l’Unicef publié mercredi, la pandémie de Covid-19 et la fermeture des écoles se sont traduites par l’impossibilité pour au moins un tiers des élèves dans le monde, soit 463 millions d’enfants, de bénéficier d’un enseignement, faute de pouvoir le faire virtuellement.

En France, également théâtre d’une hausse des contaminations (plus de 5.000 en 24 heures, un record depuis la fin du confinement en mai), un renforcement des mesures contre le Covid a aussi été décidé à Marseille, la deuxième ville la plus peuplée de l’Hexagone.

Le port du masque y est obligatoire depuis mercredi soir et les bars et restaurants doivent fermer à 23H00 locales (21H00 GMT) dans tout le département des Bouches-du-Rhône, dont cette agglomération est la capitale.
«On voulait faire la fête jusqu’au bout de la nuit… mais on va être obligé de rentrer», lance, dépitée, Mona en sortant d’un bar marseillais à 23H00.

«On ne vit pas une période normale, alors c’est juste compréhensible de prendre des mesures pour arrêter la propagation. C’est toujours mieux que d’être entièrement confinés», relativise Lola, une autre Marseillaise qui s’apprête à rentrer chez elle.

Quant à la capitale Paris, elle a été ajoutée par la Belgique à sa liste des destinations européennes qui ne sont plus autorisées, à moins de se soumettre au retour à un dépistage du coronavirus et à une période d’isolement.

Le Premier ministre français Jean Castex a appelé mercredi ses compatriotes «à l’esprit de responsabilité» pour porter le masque de protection.

L’Allemagne a pour sa part annoncé mercredi le maintien jusqu’au 14 septembre de ses mises en garde aux voyageurs, s’appliquant à la plupart des pays situés hors de l’UE.

Et la Norvège déconseille les déplacements «non essentiels» vers le territoire allemand.

Pendant ce temps, les études sur le Covid-19 se poursuivent.

L’une d’elles, parue mercredi, arrive à la conclusion que la réponse immunitaire des femmes pourrait être plus forte que celle des hommes, davantage touchés par des formes graves.

Par ailleurs, selon une autre étude du ministère britannique de la Défense, un produit contre les moustiques, dont la substance active provient de l’eucalyptus, s’est révélé efficace pour neutraliser le nouveau coronavirus.

Le virus continue de plomber les économies, notamment les secteurs aérien et du tourisme, qui devraient mettre plusieurs années à s’en remettre.

La compagnie Air New Zealand a annoncé des pertes de 300 millions de dollars sur l’année.

Coup dur pour la Commission européenne, le commissaire européen au Commerce, l’Irlandais Phil Hogan, a du démissionner mercredi soir après avoir été accusé d’avoir violé les règles sanitaires anti-coronavirus en Irlande en participant à un dîner de gala.

Cette vacance à un poste-clé de la Commission tombe au plus mauvais moment, alors que les relations commerciales de l’UE avec les Etats-Unis, mais aussi avec la Chine sont particulièrement tendues.

(AFP)

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