Ce qu’a coûté la Covid-19 aux Banques

Kaoutar Khennach

Les banques ont vu leurs bénéfices chuter de plus de 43% au titre de l’exercice 2020 à causse de la baisse de certaines activités pendant le confinement, la montée du coût du risque et les contributions au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19.

En effet, Bank Al Maghrib vient de présenter son rapport annuel sur la supervision bancaire au titre de l’exercice 2020. Il en ressort que le résultat net des banques s’est établi à 6,8 milliards de DH en 2020, en repli de 43,2% par rapport à 2019.

La baisse de certaines activités due aux mesures de protection sanitaire a induit une contraction de la marge sur commissions de 4,7% à 7,3 milliards de DH, reflétant un recul des commissions perçues de 5,9%. A ce titre, les commissions perçues sur prestations de services ont totalisé 7,8 milliards de DH, marquant ainsi un recul de 4,7%, en relation avec la baisse des commissions sur moyens de paiement de 4,1% à 2,8 milliards de DH. Pour leur part, les commissions perçues sur fonctionnement de comptes se sont stabilisées à 1,6 milliards de DH, alors que les commissions sur les prestations des services de crédit ont baissé de 2,6% à 524 milliards de DH et celles perçues sur ventes des produits d’assurance se sont contractées de 5,4% à 330 MDH.

Le résultat des activités de marché s’est stabilisé à 8,4 milliards de DH, reflétant une baisse du résultat des opérations sur titres de transaction de 3,3% à 5,4 milliards de DH et du résultat des opérations de change de 1,8% à 2,8 milliards de DH. A l’inverse, le résultat sur titres de placement a augmenté de 47,6% à 330 millions de DH et celui sur les produits dérivés, tout en demeurant négatif, est passé de 261 millions de DH à 131 millions de DH.

Pour ce qui est des revenus,  le produit net bancaire (PNB) s’est maintenu à 49,5 milliards de DH, reflétant une hausse de la marge d’intérêt, une baisse de la marge sur commissions et une stagnation du résultat des opérations de marché. Avec une part de 68% du PNB, la marge d’intérêt s’est améliorée de 3,4% à 33,5 milliards de DH, tirée par celle réalisée sur les opérations avec la clientèle, bénéficiant d’une baisse du coût des ressources collectées auprès de ladite clientèle et, dans une moindre mesure, par la baisse de la charge nette d’intérêt sur les opérations sur titres.

Le produit net d’intérêt sur les opérations avec la clientèle, composante prépondérante de la marge d’intérêt, s’est accru de 2,8% à 33,2 milliards de DH reflétant la progression des encours de crédit et une hausse limitée des intérêts perçus sur les crédits de 0,2% à 41 milliards de DH, dans un contexte de baisse du taux directeur et d’encadrement des taux d’intérêts assortissant les prêts garantis par l’Etat en relation avec la crise de Covid-19.

Pour leur part, les intérêts servis sur les dépôts ont baissé de 9,5% à 7,7 milliards de DH, sous l’effet de la montée de la part des dépôts non rémunérés à près de deux tiers des dépôts, conjuguée à une baisse des taux de rémunération de l’épargne.

Le produit net d’intérêt sur les opérations avec les établissements de crédit et assimilés a reculé de 1,4% à 1,1 milliards de DH, reflétant une baisse des intérêts servis sur les emprunts de 8,5% à 3,2 milliards de DH, plus prononcée que celle des produits perçus sur les prêts de 6,7% à 4,3 milliards de DH.

Tout en restant négatif, le produit net d’intérêt sur titres de créance s’est atténué d’un solde de 990 millions de DH à 802 millions de DH. Cette évolution traduit une hausse des intérêts servis sur les titres de créance émis de 6,9% à 3,9 milliards de DH, atténuée par une progression de 16,6% des intérêts perçus sur les titres détenus à 3 milliards de DH.

Related posts

Top