Automobile
Si les ventes de voitures neuves au Maroc affichent toujours bonne mine, il n’en demeure pas moins que l’attrait pour le marché d’occasion reste intact chez une large frange de consommateurs, quoique ce marché soit jugé « risqué », faute de garanties suffisantes. Depuis que les sites de petites annonces ont envahi la toile, l’achat ou la vente d’une voiture d’occasion n’a jamais été aussi facile.
Ces interfaces C2C entre particuliers ont damé le pion à l’intermédiation classique, permettant au client de visualiser des milliers d’annonces à travers le Maroc et raffiner ainsi sa recherche d’une voiture coup de cœur.
Avec la percée du digital, le marché d’occasion a subi, lui aussi, de profondes mutations avec l’arrivée de nouvelles startups qui ont investi ce terrain peu connu pour offrir des services à forte valeur ajoutée à même de révolutionner l’acte d’acheter et de vendre une voiture d’occasion.
Si le manque de confiance et les doutes entourant l’historique d’un véhicule utilisé dissuadaient plus d’un de passer à l’acte, ces nouveaux acteurs proposent un accompagnement sur mesure des clients au cours du processus d’achat-vente, y compris l’expertise du véhicule, la gestion des procédures administratives, voire la délivrance d’une garantie aux acheteurs.
Après avoir vécu le calvaire d’acheter, puis de vendre sa voiture d’occasion, Nizar Abdellaoui Maane, Fondateur de la startup KIFAL AUTO, a détecté un besoin grandissant d’assurer un service d’intermédiation de bout en bout de qualité au niveau du marché d’occasion pour une expérience d’achat réussie.
« A l’achat, il m’était difficile de juger l’état mécanique d’une voiture d’occasion, puis j’ignorais les formalités d’achat. Et en vendant j’avais affaire aux harcèlements d’intermédiaires et à des acheteurs non sérieux”, se confie M. Abdellaoui sur les instigateurs de son aventure entrepreneuriale.
Et d’expliquer que son entreprise assure désormais un accompagnement en faveur des clients, en offrant la consultation des véhicules expertisés sur sa plateforme avec l’ensemble des détails techniques, l’organisation d’un rendez-vous avec le vendeur du véhicule, la négociation du prix et la préparation des documents administratifs pour l’achat du véhicule.
Afin de minimiser le risque de clients insatisfaits, l’entreprise a défini des critères stricts pour les voitures admissibles sur sa plateforme, dont l’ancienneté ne peut pas dépasser 10 ans et le kilométrage maximal est de 200.000 kilomètres, ajoute M. Abdellaoui.
Ce mode d’achat a connu un engouement au cours de la crise sanitaire de Covid-19, où le digital a pris largement le dessus. « Notre plateforme a permis d’organiser des visites virtuelles et d’accomplir des transactions sans contact, en conformité avec les mesures sanitaires établies », s’est-il réjoui.
Le marché d’occasion, selon cet entrepreneur, a été épargné des effets néfastes de la crise, puisque la période de confinement et la fermeture des lieux de divertissement ont permis à beaucoup de gens de constituer une épargne qui l’ont investi dans l’achat ou le changement du véhicule.
A l’opposé, d’autres individus ayant vu leurs revenus fléchir suite à la pandémie, ont été contraints de revoir à la baisse leur niveau de vie, et par conséquent, de vendre leur voitures luxueuses ou coûteuses, ce qui a dynamisé le marché de deux côtés, Offre et Demande, a-t-il estimé.
A cela s’ajoutent, les perturbations qu’a connu le transport en commun et le risque de contamination accru dans les rassemblements, incitant davantage les gens à acquérir des voitures pour pallier de telles circonstances, a-t-il dit.
Contrairement au marché du neuf, le financement demeure l’un des principaux freins au développement du marché d’occasion, eu égard aux offres limitées de crédit destinées au financement de l’acquisition d’une voiture d’occasion, déplore M. Abdellaoui qui juge indispensable l’adhésion des banques et la mise en place des solutions adaptées à ce type d’achat.
Le marché d’occasion pèse lourd en termes de volume et de nombre de transactions chaque année, confirmant l’appétit des Marocains, tous budgets confondus, pour des voitures dont les prix défient toute concurrence. La transformation digitale couplée à une forte dynamique entrepreneuriale laissent présager des perspectives de développement non-négligeables pour ce marché et une situation win-win tant pour les clients que les professionnels.