Bourses mondiales
Les Bourses mondiales étaient sous forte pression vendredi, Wall Street creusant ses pertes en dépit d’un reflux des rendements obligataires, objets de toutes les inquiétudes.
Wall Street poursuivait son déclin de la veille, malgré une tentative de rebond du Nasdaq à l’ouverture. Vers 15H30 GMT, cet indice à forte composante technologique reculait de 0,63%, le Dow Jones plongeait de 1,31% tandis que le S&P 500 perdait 0,78%.
Les marchés européens souffraient également, en particulier Paris (-1,49%) et Londres (-2,20%). Francfort cédait pour sa part 0,61% et Milan 0,96%.
Plus tôt en Asie, l’indice Nikkei à Tokyo avait plongé de près de 4% et l’indice Hang Seng à Hong Kong de 3,64%, entraînés dans la chute des indices américains jeudi soir, et notamment des valeurs technologiques, sur fond de hausse galopante du rendement obligataire américain à dix ans.
Ce dernier a franchi le seuil symbolique de 1,50% jeudi, montant même brièvement au-dessus de 1,60%, avant de toutefois repartir à la baisse ce vendredi, à 1,47%.
Par effet de contagion, les taux d’emprunt européens ont aussi fortement grimpé. Le taux français à dix ans, après être passé au-dessus de la barre de 0% jeudi pour la première fois depuis neuf mois, refluait à -0,01%. Le taux allemand se négociait à -0,26% après être monté jusqu’à -0,20% en début de séance.
« Les opérateurs ne perdent pas de vue que la hausse des rendements et l’accélération des anticipations inflationnistes menacent la valorisation des actions. À New York, cette situation pèse surtout sur les +techs+, qui profitent d’un univers de taux bas pour financer leur forte croissance », explique Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.
L’accélération des campagnes de vaccination contre le Covid-19 et le gigantesque plan de soutien à l’économie américaine, qui laissent espérer un retour progressif à la vie d’avant-pandémie, font en effet craindre une hausse des prix due à la reprise de la croissance. Or cela pourrait entraîner à terme un durcissement de la généreuse politique monétaire américaine.
Les revenus des ménages américains ont d’ailleurs bondi de 10% en janvier par rapport à décembre, une hausse exceptionnellement élevée grâce aux chèques versés aux foyers et aux allocations chômage étendues dans le cadre du plan de relance de 900 milliards de dollars adopté fin 2020 par le Congrès.
Le patron de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a certes essayé de rassurer en affirmant cette semaine que l’inflation ne retrouverait pas avant trois ans des niveaux autour de 2%.
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a de son côté indiqué vendredi que la Banque centrale européenne devra augmenter ses soutiens à l’économie en cas de trop forte hausse des taux d’intérêt.
Pour l’heure, les prix à la consommation ont augmenté un peu moins vite en janvier qu’en décembre aux Etats-Unis, à +0,3% selon l’indice PCE. Sur un an toutefois, l’inflation s’accélère un peu, à 1,5%.
Les valeurs pétrolières étaient en baisse dans le sillage des cours du brut.
A Londres, BP cédait 3,58% à 293,65 pence, Royal Dutch Shell 3,20% à 1.397 pence.
A Paris, Total perdait 3,14% à 38,22 euros.
Vers 15H05 GMT (16H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c’est le dernier jour de cotation, perdait 1,03% à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 66,19 dollars.
Le baril américain de WTI pour le même mois lâchait dans le même temps 1,75% à 62,42 dollars.
Le premier groupe européen de télécommunication (-0,17% à 14,95 euros) a dépassé pour la première fois les 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, grâce au rachat de son concurrent américain Sprint, malgré l’impact de la pandémie de Covid-19.
Vers 15H00 GMT, l’euro reculait de 0,46% face au billet vert, à 1,2119 dollar. La livre reculait elle de 0,61% face à la devise américaine, à 1,3929 dollar.
Le bitcoin baissait pour sa part de 3,11% à environ 46.589 dollars.