Il faudra bien avouer que le mandat actuel de l’exécutif qui touche à sa fin, s’achève en queue de poisson. Fort heureusement que la nation ait pu forger un Etat parrain, de plus en plus fort, en mesure de relever les défis dont la maîtrise de la pandémie constitue, à la différence de nombre de pays avancés, une parfaite illustration.
En fait, à seulement quelques mois du grand rendez-vous national qu’est l’échéancier électoral, le gouvernement brille par une démission quasiment totale, en termes de mobilisation et de préparation massive à cet événement capital. Aucune initiative menant à un large débat libre autour des thématiques politique, socio-économique et culturel, auquel seraient impliquées les diverses couches de la société.
Les médias publics sont pratiquement «verrouillés» à tout échange sociétal qui serait animé par des acteurs de tous horizons, en vue de sensibiliser, confédérer les citoyens et surtout les motiver à retrouver confiance en les institutions électives, toutes entités confondues. En lieu et place, ces supports médiatiques versent dans la médiocrité et la cacophonie les plus agaçantes, dont le paroxysme fut atteint, récemment lors de ce mois de Ramadan.
A l’exception donc de certaines organisations politiques, de nombre d’organismes, de formations de la société civile, notamment la fondation Lafkih Tétouani et tant d’autres qui ont pu vivifier le champ politique national, le son de cloche électoral, à la veille de ce fait de haute acuité, se serait complètement tu. Pendant ces temps cruciaux de la vie politique nationale, le gouvernement ne fait que s’assoupir dans une profonde léthargie et se contenter de se charger, tant bien que mal, des affaires au quotidien dans une disharmonie inouïe entre ses constituantes.
En effet, depuis déjà longtemps, la majorité avait toujours donné l’impression de coque désagrégée, au sein de laquelle se «querellent» deux clans distincts, se livrant à un combat de coq désemparé. Récemment, le bras de fer entre les fers de lance de ces deux antagonistes s’est intensifié de plus belle par les dernières sorties médiatiques de la seconde «tête» du lot, selon lesquelles la première «tête» de l’exécutif serait taxée d’inexistante.
Au fait, les coups de «tête» sont assurément le fort de ce «ramassis» disparate ! En revanche, de l’autre côté de la barrière, l’opposition, il faut bien le dire, s’est montrée beaucoup plus agissante, par ses rencontres régulières, ses actions mutuelles, ses communiqués communs et surtout ses pressions exercées sur son vis-à-vis pour glaner le maximum d’acquis en direction de la souveraineté des partis et de l’amélioration de l’offre électorale. En vérité, il faut bien reconnaître aussi que l’envol actuel dont fait montre le trio de l’opposition s’est sensiblement renforcé, juste après le «ralliement» de l’un de ses formants, évitant la discorde qui règne dans la majorité.
Sans trop dormir sur ce laurier qui pourrait paraître une flatterie vaniteuse, il y a lieu de se préoccuper sur l’avenir du paysage politique national dont le corps serait globalement sans âme ni potentiel puisqu’il continue à déserter la scène politique et, par conséquent, se dérober de son rôle primordial que sont l’encadrement et la mise en conscience du peuple.