Hamouni : Le gouvernement va à l’encontre de son engagement pour la souveraineté alimentaire et échoue à assurer la souveraineté énergétique

Le président du GPPS souligne l’importance de renforcer l’économie nationale pour atteindre une souveraineté économique

Rachid Hamouni, président du groupe parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme à la Chambre des représentants, a affirmé la nécessité de renforcer l’économie nationale pour parvenir à une souveraineté économique indépendante. Il a souligné que cela ne peut être réalisé que par le renforcement du front intérieur et l’exploitation des fondements énoncés dans le document du nouveau modèle de développement.

Dans son intervention lundi lors de la session mensuelle des questions orales à la Chambre des Représentants, consacrée au thème de la « Place du commerce extérieur dans l’économie marocaine », Hamouni a précisé que la responsabilité institutionnelle exige de concentrer les politiques sur les grands intérêts nationaux, de sorte que la politique du commerce extérieur serve autant les citoyens que les entreprises marocaines.

Hamouni a réitéré le rôle crucial du commerce extérieur pour soutenir l’économie nationale, tout en insistant sur la nécessité d’améliorer la compétitivité et la transparence économiques internes, afin de renforcer la capacité du Maroc à atteindre ses objectifs commerciaux internationaux.

Le président du GPPS a ajouté que cette orientation doit être soutenue par les acquis obtenus dans la défense de l’intégrité territoriale du Royaume, insistant sur l’importance d’une diplomatie économique active. Citant à cet égard la déclaration de SM le Roi Mohammed VI : « le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc perçoit le monde et constitue le critère clair et simple pour mesurer la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats ».

Il s’est aussi félicité des progrès de la diplomatie marocaine, notamment les reconnaissances internationales de la marocanité du Sahara et le soutien croissant à l’initiative d’autonomie comme unique solution viable. Le député a évoqué, à titre d’exemples, les positions favorables des États-Unis, de l’Espagne et, plus récemment, de la France, soulignant que la coopération économique et commerciale avec le Maroc doit respecter pleinement sa souveraineté.

Concernant les défis économiques, Hamouni a souligné la nécessité de renforcer le front intérieur à travers des réformes politiques, économiques et sociales profondes, afin de restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs, d’améliorer la compétitivité des entreprises marocaines, et d’assurer une inclusion de tous les citoyens dans le projet de développement national et démocratique.

Il a critiqué l’inaction du gouvernement sur certaines recommandations du nouveau modèle de développement, mettant en garde contre les conséquences d’ignorer cette feuille de route ambitieuse pour la croissance économique et le développement durable du Maroc.

En outre, Hamouni a encouragé le gouvernement à tirer parti des relations diversifiées du Maroc pour renforcer son commerce extérieur, soulignant deux opportunités majeures. La première consiste à ouvrir de nouveaux marchés et à garantir des sources d’importations essentielles, notamment face aux rivalités économiques mondiales. La seconde est de tirer le maximum de profit  de l’organisation par le Maroc de la Coupe du Monde 2030 et de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, deux grandes opportunités pour positionner le pays comme un centre commercial mondial et promouvoir ses infrastructures, ainsi que ses progrès dans les secteurs de l’éducation, de l’emploi, et de la santé.

Parallèlement, Hamouni a vivement critiqué le gouvernement pour ne pas avoir tenu ses engagements, évoquant une augmentation du déficit commercial de 3,2 % en 2024 pour atteindre -197 milliards de dirhams, avec une couverture des exportations par les importations ne dépassant pas 60 %. Selon lui, la part du Maroc dans le marché mondial reste limitée à 0,17 %, ce qui montre un manque d’exploitation des opportunités, malgré les promesses gouvernementales de compenser une partie des importations par la production nationale.

Dans le domaine industriel, Hamouni a également noté que l’industrie automobile reste fortement dépendante des importations, tandis que le secteur textile voit sa part d’exportation diminuer, avec des intrants importés atteignant 23,5 % du total des exportations.

Quant à la souveraineté alimentaire, Hamouni a révélé que 12,5 % des importations marocaines concernent des produits alimentaires pour un coût de 90 milliards de dirhams, tandis que la valeur des exportations de ces produits ne dépasse pas 77 milliards de dirhams. Il a critiqué le choix du gouvernement de se tourner vers les importations au lieu de renforcer la production locale pour répondre aux besoins nationaux.

Hamouni a également fustigé l’absence de volonté politique pour relancer la raffinerie nationale « Samir », dans un contexte où les importations énergétiques représentent entre 17 % et 20 % des importations totales, accentuant ainsi la dépendance énergétique du pays.

En conclusion, Hamouni a appelé à des politiques économiques et commerciales qui garantissent la souveraineté économique du Maroc. Selon lui, cela inclut des initiatives telles qu’une révision des accords de libre-échange, un contrôle accru des prix, et des mesures pour que le commerce extérieur contribue positivement à l’amélioration du pouvoir d’achat des Marocains.

Enfin, il a exhorté le gouvernement à adopter des politiques qui soutiennent réellement l’économie nationale, en insistant sur la création d’une banque publique d’investissement, sur la transformation du Maroc en un pays industriel basé sur le marché intérieur, et sur le soutien aux secteurs à forte valeur ajoutée et aux petites et moyennes entreprises.

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