Invité de la radio nationale
«Le rapport établit par la Commission spéciale sur le modèle de développement constitue une réflexion, ouvrant de nouvelles pistes ayant pour finalité le développement économique du pays», a souligné le Secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah, au lendemain de la présentation du rapport de la CSMD devant SM le Roi Mohammed VI au palais royal à Fès.
Le leader du Parti du Livre, qui fut l’invité de l’émission «Rencontre avec la presse», diffusée sur la station de radio arabophone relavant de la SNRT, a indiqué que ce document, fruit de la contribution de l’ensemble des acteurs politiques et civiles, entre autres, est synonyme d’un diagnostic , en s’arrêtant sur les contraintes et défaillances entravant le développement du pays, l’iniquité en matière de la distribution des biens et le déficit enregistré en matière de la production des richesses…
En termes plus clairs, le rapport a le mérite d’avoir mis l’accent sur l’importance de donner une nouvelle impulsion à notre économie nationale et ce à travers la valorisation de des secteurs d’activité innovants, à savoir l’économie vert, le numérique ou encore la valorisation du produit national. D’ailleurs, la promotion de ces secteurs prometteurs, fut l’une des revendications incessantes du PPS, a-t-il noté, tout en mettant en avant le rôle primordial de l’Etat pour l’orientation de l’économie nationale. En fait, a-t-il ajouté, la crise pandémique a montré de nouveau, comme c’est le cas dans les autres pays, la nécessité de l’intervention de l’Etat dans l’économie. Il faut dire, selon l’invité, que l’une des mérites du document, c’est avoir insisté sur la création d’une société forte, juste et solidaire.
Le rapport n’est pas synonyme de la Constitution
En répondant à une question portant sur le degré d’affinité entre les principes du PPS et celles du rapport, le dirigeant du PPS a été on ne peut plus clair, en déclarant que son Parti est en train d’examiner le document et qu’il fera l’objet d’un débat au sein du Bureau politique. Par là, son parti pourra bien établir sa position et mettre en exergue les points avec qui il est d’accord ou non. Cela étant, les Partis politiques ne sont pas dans l’obligation d’adopter entièrement les recommandations du ce document.
«On peut aller plus loin sur certaines pistes tracées par le rapport, alors qu’ont ne peut pas être accord avec d’autres recommandations, en considérant qu’il ne s’agit pas du meilleur chemin à suivre», a-t-il noté en substance. Et d’ajouter que le point le plus positif, c’est que tout le monde est d’accord sur la nécessité de la mise en place d’un projet de développement mobilisant toutes les compétences et les forces vives de la nation. Le but escompté, est celui de placer l’élément humain au cœur de tout projet qui ambitionne le développement du pays, a-t-il dit.
Autre point non moins important, c’est que le rapport évoque la nécessité de l’ouverture d’un large débat autour ses conclusions. D’ailleurs, «le document n’est pas synonyme de la Constitution, qui devrait être imposé aux partis politiques, surtout lorsqu’on sait que ces derniers sont en cours de préparer leurs programmes portant sur les prochaines échéances électorales», a-t-il déclaré avec insistance. Comme quoi, «la compétition politique requiert la différence entre les opinions et les programmes des partis politiques», a-t-il insisté. Autrement dit, le document établit par la Commission spéciale, constitue un référentiel, mais pas un référentiel déterminant, a-t-il expliqué, tout en mettant l’accent sur l’importance de restaurer la confiance et la mobilisation de toutes les compétences.
Abondant dans le même ordre d’idées, Nabil Benabdallah, a évoqué dans se sens le cas de la Constitution dont plusieurs de ses dispositions sont encore en panne tout en indiquant qu’il y a un consensus général pour une mise en œuvre démocratique de la loi suprême du pays.
Concernant la concrétisation des orientations du document, le Secrétaire général a répliqué que la réalisation de cet objectif est tributaire d’un champ politique démocratique, un gouvernement et des institutions élus forts tout, tout en mettant en garde contre la banalisation de l’action politique menée par les partis politique.
Renforcer la démocratie
Comme quoi, la banalisation de partis politiques signifie qu’aurait plus besoin des élections ou d’un gouvernement, sachant que le rapport établit par la Commission spécial souligne la consécration de l’option démocratique et la concrétisation du principe de la responsabilité et la reddition des comptes. D’une manière plus claire, la promotion de l’action politique est tributaire de la restauration du principe de la confiance, entre l’Etat, les institutions et les citoyens, a-t-il précisé.
Il faut dire que les constantes de la nation sont claires, à savoir : Dieu, la patrie et le Roi. La Constitution 2011 vient d’ajouter un autre élément, celui de la consécration de l’option démocratique, a-t-il poursuivi, tout en soulevant le rôle crucial de la monarchie dans le processus démocratique. Pour lui, la liberté de la compétition politique, la transparence et la clarté sont autant d’éléments pour pourvoir crédibiliser l’action politique, indiquant dans ce sens que le PPS a toujours mis en avant l’importance de la dimension politique et la consécration d’un champ politique fort, marqué par le renforcement des espaces des libertés et de la démocratie. «Il ne faut pas tomber dans l’erreur celle de considérer qu’il y ait un seul référentiel tout en négligeant les programmes des partis politiques, a-t-il avertit.
Etat de droit et économie
Le Secrétaire général du PPS a ainsi mis en avant certains éléments de réforme, déjà énoncés dans le document élaboré par son parti et intitulé «L’après pandémie corona…propositions du PPS pour un contrat politique nouveau». Il faut dire, a-t-il insisté que l’élément humain demeure le pivot de tout projet social qui se veut progressiste. A cela s’ajoute, en outre, l’amélioration des conditions de la gouvernance et la mise en place des institutions fortes et démocratiques. Mais cela ne peut se faire sans le renforcement du principe de l’Etat de droit dans le champ économique, l’accélération de la cadence de la production nationale et l’investissement dans l’économie verte ou encore numérique…
Grosso modo, le rôle de l’Etat demeure primordial dans la concrétisation de ces objectifs, qui devrait être accompagné par un secteur privé qui est dans l’obligation de soutenir ces orientations et non par le contraire. Le chef de fil du PPS a ainsi déploré certaines idées douteuses et fragiles prédisant la fin de l’idéologie, loin s’en faut. L’expérience d’humanité a toujours montré que le conflit des intérêts entre les catégories sociaux est le moteur de l’histoire, a-t-il laissé entendre.
Khalid Derfaf