Campagne de vaccination
Karim Ben Amar
La campagne de vaccination au Maroc a débuté dès le 28 janvier, date à laquelle le roi Mohammed VI a reçu sa première dose. Le nombre de marocains vaccinés est loin d’être négligeable depuis la semaine dernière. Plus de 9 millions de citoyens ont reçu la première dose. La seconde dose a été administrée à quelques 7 millions de marocains.
A l’instar du monde entier, lors des prémices de la campagne de vaccination, une tranche importante de la population marocaine, était sceptique à l’idée de recevoir un nouveau vaccin, n’ayant pas encore fait ses preuves. Mais depuis l’apparition du passeport vaccinal, et du nombre important des personnes vaccinées, marocaines et marocains adoptent une autre attitude par rapport au vaccin. Ils sont conscients de l’importance de se faire vacciner d’une part pour se protéger et protéger leurs familles, mais aussi pour pouvoir voyager dans le monde en toute quiétude. Pour en savoir plus, l’équipe Al Bayane a contacté l’infirmier en chef d’un centre de vaccination. Opérant au centre de santé de Aïn Jemâa, dans la province de Nouaceur, Chouaïb Aked répond aux questions suivantes. Les marocains sont-ils réellement moins réticents à l’idée de recevoir une dose de vaccin? Quelle tranche d’âge est la plus sceptique à l’idée de se faire vacciner? La mise en place d’un passeport vaccinal joue un rôle prépondérant? Les détails.
La méfiance. C’est le sentiment planétaire qui régnait concernant l’administration du vaccin contre la Covid-19. Le Maroc n’est pas en reste, puisque chez nous aussi les adeptes des théories complotistes se sont donnés à cœur joie.
Se vacciner ou ne pas se vaccinier ? C’est à cette question devenue virale que les marocains devaient répondre. Suspicieux, méfiants, craintifs; marocaines et marocains sont passés par tous les états avant de se rendre compte finalement non pas de l’importance, mais de l’obligation de se vacciner. Pour pouvoir vivre normalement, se déplacer et voyager en toute quiétude.
Dès le 7 juin, le département de Aït Taleb a mis en place un passeport vaccinal. Autrement dit, toute personne désirant voyager à l’étranger doit être en mesure de présenter le précieux sésame.
Depuis cette date, les centres de vaccination à travers tout le Royaume, connaissent une affluence soudaine. À titre indicatif, un centre accueillant près de 200 visiteurs par jour, se voit recevoir entre 700 et 800 personnes. C’est le cas du centre de vaccination de Aïn Jemâa, situé dans la province de Nouaceur. L’infirmier en chef du centre, Chouaib Aked nous affirme, que depuis l’annonce par les autorités de la mise en place du passeport vaccinal, il y a un véritable engouement pour le vaccin.
«Toutes les personnes ayant refusé de se faire vacciner se présentent désormais dans les centres. Sachant que des milliers de RDV ont été manqués juste au niveau de Aïn Jemâa. Quotidiennement, c’est plusieurs centaines de personnes non programmées qui viennent réclamer leur dose. On se retrouve finalement à les recevoir, sachant qu’ils sont plus nombreux que les personnes détenant un RDV». Et d’ajouter, «cela chamboule un petit peu le programme, mais c’est pour la bonne cause».
La mise en place du passeport vaccinal a largement contribué à cet engouement. La même source affirme que «dans notre centre, 80% des personnes que nous vaccinons quotidiennement le font pour obtenir leur passeport vaccinal. «Même la tranche d’âge farouchement opposée à la vaccination (+60 ans) se présente au centre avec le désir de se faire administrer la première dose », poursuit-il.
«Avec l’approche des vacances scolaires et la réouverture des frontières, les personnes autrefois méfiantes, défilent pour recevoir leur dose, à un tel point que nous sommes presque en rupture de stock ». Il nous informe que «pour cette raison nous administrons que la deuxième dose, et cela depuis près de deux semaines. Les personnes qui dépendent de notre centre n’ayant pas encore reçu la première dose seront vaccinées dans les jours à venir, dès le prochain arrivage».
Il est aussi à noter que les expériences de vaccination dans l’entourage de la majeure partie des marocains ont réconforté le plus grand nombre concernant les effets secondaires du vaccin. «Les expériences passées ont rassuré les marocains quant aux effets néfastes de ce dernier», conclut-il.