Imane Benzarouel, auteure du livre digital « C comme Confinement »
Propos recueillis par Nadia El Hachimi – MAP
Depuis le déclenchement de la crise sanitaire liée à l’épidémie du nouveau coronavirus début 2020, le monde s’est tourné massivement vers l’espace « cyber », accélérant de fait une transformation numérique amorcée il y a plusieurs décennies. Pas en reste, le secteur du livre et de l’édition suit, lui aussi, la tendance. Dans un entretien à la MAP Imane Benzarouel, blogueuse culturelle et auteure du livre « C comme Confinement » revient sur son expérience en la matière:
1 – Vous avez publié récemment un livre sur le confinement et votre ressenti sur cet événement qui a chamboulé nos existences. Comment voyez-vous cette expérience et qu’est ce qui vous a inspiré ?
« C comme Confinement » est un recueil de textes écrits pendant le confinement entre le 17 mars et le 20 juillet 2020. Tout ce que nous avons vécu durant cette période qui marquera nos vies, m’a inspiré. Cette période où nous devions nous enfermer pour barrer la route au maudit virus. Il est intriguant ce mot : confinement. Sa résonance comporte de la finesse et de la douceur. Il évoque un fragile cocon sur une fine couche de coton. Il évoque aussi le silence, un silence qui invite à la contemplation et à la recherche de vérités. Le mot confinement, tel que nous l’avons vécu, évoque aussi notre capacité d’adaptation et d’acceptation en reconsidérant les mesures, certes restrictives et parfois incompréhensibles aux yeux des lambda que nous sommes.
En les appliquant, nous avons été des superhéros qui prennent part au combat contre le maudit virus. “C comme Confinement” est une compilation de ressentis et de nouveaux mots ou concepts que nous avons adoptés, aisément, depuis le début de la crise de la Covid-19, crise qui a bouleversé nos habitudes et mis à nu nos fragilitsoés. Malgré ces douleurs, cette crise a réveillé et renforcé nos élans de bienveillance et de solidarité.
2 – Pourquoi le format digital et en quoi diffère-t-il de la publication classique ?
La majorité des textes compilés ont été partagés sur mes comptes sur les réseaux sociaux (surtout Facebook) et ont bénéficié d’une grande interaction notamment sur les points qui concernent les idées et interrogations liées au confinement et aux attentes par rapport à l’avenir. C’est dans ce sens, que le recueil a été conçu en vue d’une mise en ligne gratuite. Ce choix de diffusion électronique a été également motivé par l’accélération de la connectivité et de la digitalisation dans le contexte de la pandémie. De plus, depuis le début de cette pandémie, nous avons constaté un élan de solidarité et de partage sur le digital (cours, conférences, formations, chronique, recettes …). Les textes sont présentés sous format abécédaire sans pour autant se conformer à la logique alphabétique, répondant ainsi de manière symbolique à ce besoin de liberté d’action qui nous a tous manqué.
3 – Le livre parle aussi de votre vision sur le post covid. Des détails ?
Quand j’ai décidé de m’arrêter aux textes écrits au 20 juillet 2020, on ne savait pas encore comment les choses allaient évoluer. Plusieurs amis, à ce propos, me demandent si un tome 2 n’est pas prévu pour aborder tous ces hauts et bas dans la situation épidémiologique, la vaccination, les variants… Avec tout ce que cela génère en nous comme interrogations, sentiments de crainte puis d’espoir. En effet, l’ère post covid-19 fait couler déjà beaucoup d’encre en invitant au débat des scientifiques, des psychologues, des philosophes, des pédagogues mais aussi des économistes et des spécialistes en finance.
4 – Parlez-nous un peu de vos actions en faveur de la lecture. La publication digitale est-elle susceptible d’encourager la consommation des livres ?
Parallèlement à mon activité professionnelle dans le domaine de la banque et de la finance, je suis auteure et blogueuse culturelle. Je me passionne, à mon infiniment petite échelle, pour le développement d’une activité culturelle autour du livre, étant intimement convaincue de l’importance du livre et de la lecture dans le développement de l’Homme et de la société. Dans ce sens, je collabore dans l’organisation de rencontres littéraires à Casablanca, je modère des rencontres de lecture ou de présentations de livres, je diffuse via les réseaux sociaux des capsules vidéo pour promouvoir la lecture et le livre et pour le partage de mes lectures. Il y a une année, j’ai lancé un hashtag spécifique, #almouhimna9raou (“l’essentie c’est lire ») et j’interviens dans une émission culturelle radiophonique pour partager mes récentes lectures ou mes coups de cœur. La disponibilité de contenus digitaux et numériques, notamment les livres, peut aider dans le développement de la lecture spontanée, en dehors des cadres académiques et professionnels.
5 – Un petit mot sur vos projets futurs ?
J’ai beaucoup de projets en tête en relation avec l’écriture et la lecture. Avancer dans un recueil de nouvelles, développer un nouveau concept de capsules sur la lecture et collaborer dans un magazine avec une rubrique dédiée. Voici les trois projets qui trottent dans ma tête pour le moment et que j’espère pouvoir concrétiser prochainement.