F1
La pole, la victoire et le voilà de nouveau aux commandes du championnat: le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) a fait ce que son public attendait pour le retour du Grand Prix des Pays-Bas dimanche.
Devant 70.000 spectateurs acquis à sa cause et tout un pays derrière ses écrans, « les attentes étaient vraiment très hautes et ça n’était pas si facile », a assuré le héros national, avant de brandir un trophée qu’il juge « moche » mais qui vaut malgré tout plus qu’un autre.
« Finalement, ça a été une journée géniale », a continué le pilote de 23 ans. « Je suis heureux de gagner ici et de reprendre les rênes du championnat », s’est réjoui Verstappen, qui compte désormais trois points d’avance sur Lewis Hamilton, deuxième à l’arrivée.
Ironie de l’Histoire, Verstappen, parti en pole devant le Britannique, succède au palmarès de « son » GP… au mentor d’Hamilton chez Mercedes, l’Autrichien Niki Lauda, vainqueur lors de la dernière édition en 1985.
« Max a fait une course excellente. J’ai donné absolument tout ce que je pouvais, j’étais à fond partout, mais ils étaient tout simplement trop rapides pour nous », a admis le septuple champion du monde.
Pas rancunier (ou fin communicant ?), ce dernier a pris le temps de saluer un public parmi les plus festifs de la saison — ce qui est particulièrement appréciable après de longs mois de tribunes vides à cause du Covid-19 — et une piste qui « fait désormais partie de (ses) préférées ».
Il faut dire que les virages inclinés et les ondulations du circuit de Zandvoort, tracé en bord de mer entre les dunes de sable, offrent un spectacle époustouflant sur un tour rapide.
Ce fut moins le cas pendant le GP, par contre, faute de possibilités pour dépasser. Et sans accident, contrairement aux essais libres et aux qualifications, rien n’est venu relancer la course.
Hamilton et Mercedes ont donc tenté de prendre l’avantage en s’arrêtant pour changer de pneus avant le Néerlandais, mais cela n’a pas suffi.
« Il aurait fallu que tout soit parfait pour avoir ne serait-ce qu’une chance de les doubler grâce à notre stratégie et malheureusement, ni les arrêts au stand, ni la stratégie, ni le trafic ne l’étaient », a jugé le Britannique.
La troisième place de la 13e manche sur 22 prévues cette saison, courue sous un soleil bienvenu après les pluies diluviennes de Spa-Francorchamps la semaine passée, revient au Finlandais Valtteri Bottas.
Alors que le paddock attend la confirmation de son remplacement l’an prochain par l’espoir britannique George Russell, l’équipier d’Hamilton — si souvent relégué au rôle de N.2 — a-t-il tenté de se rebeller ?
Pendant quelques instants en toute fin de course, il a chipé à son leader le point du meilleur du tour, qui pourrait se révéler crucial si la lutte avec Verstappen reste jusqu’au bout aussi serrée.
« Je n’ai pas cherché à le faire », s’est défendu Bottas, dont le transfert chez Alfa Romeo en 2022 pourrait être annoncé dans les jours qui viennent, précédant celui de Russell. « Je m’amusais juste, on m’a demandé de ralentir et je l’ai fait parce que Lewis avait plus besoin de ce point que moi. »
Le Français Pierre Gasly (AlphaTauri) est quatrième et le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari) cinquième.
Les Espagnols Fernando Alonso (Alpine) et Carlos Sainz Jr (Ferrari), le Mexicain Sergio Pérez (Red Bull), parti de la voie des stands, le Français Esteban Ocon (Alpine) et le Britannique Lando Norris (McLaren) complètent le Top 10.
A noter, aussi, la présence du Polonais Robert Kubica (15e) dans le baquet habituellement occupé chez Alfa Romeo par le Finlandais Kimi Räikkönen, positif au Covid-19.
La saison se poursuit avec une troisième course en quinze jours le week-end prochain à Monza, en Italie, sur les terres de Ferrari.
« Habituellement, ça n’est pas le meilleur circuit pour nous mais nos résultats sont meilleurs partout cette saison », rappelle Verstappen. Comme depuis début 2021, Mercedes et sa star, qui court après une 100e victoire symbolique en F1, n’ont qu’à bien se tenir.