Musique
Mohamed Nait Youssef
Au Maroc, le secteur de la musique évolue au fil des années. Or, ce secteur assez important et générateur de revenus est toujours proie de l’informel, de l’anarchie qui règne parfois dans le domaine. D’où la nécessité de créer des structures structurantes afin de booster la filière musicale sur plusieurs : économique, législatif, créatif et artistique.
C’est à la Villa des Arts de Rabat que le projet «La musique comme moteur de développement durable au Maroc », initié par le Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb en partenariat avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, est porté par la structure d’ingénierie culturelle Anya, a été présenté mardi 28 septembre, en présence des professionnels du domaine musical et des acteurs institutionnels.
Ce projet visant le développement de la chaîne de valeur du secteur musical marocain a été marqué par l’organisation des ateliers consultatifs qui ont eu lieu du 17 au 28 septembre 2021 dans 5 villes du Maroc : Agadir, Oujda, Casablanca, Tanger, Rabat.
«Le secteur de la musique au Maroc est un secteur dynamique dans toutes les régions parce qu’il y a une vraie production assez riche dans toutes les disciplines confondues (la trap, le rap, les musiques populaires), et curieusement elle ne contribue pas suffisamment à la chaîne de valeur. », nous confie Brahim El Mazned, directeur de la structure d’ingénierie culturelle Anya.
Et d’ajouter : « à travers le travail que nous faisons ensemble a interpelé l’UNESCO qui a monté ce projet, «La musique comme moteur de développement durable au Maroc »pour mettre le doigt sur un sujet que nous évoquions timidement il y a quelques années. Mais aujourd’hui, il est devenu dans le jargon notamment dans le secteur de l’industrie de la musique. »
Par ailleurs, ces ateliers se sont centrés entre autres sur le volet pédagogique et artistique en organisant des cours d’éveil musical au profit de 90 enfants dans 3 villes marocaines, la création du portail en ligne « Moroccan Music Connect » destiné aux professionnels du secteur de la musique et l’organisation de sessions d’enregistrement et de coaching en résidence d’artistes pour 12 jeunes groupes de musique marocains tous styles confondus.
«C’est ainsi que ce projet est né avec des actions d’abord et des ateliers d’échanges qui sont essentiels. Or, il y a une vraie volonté de la part des artistes et des acteurs de terrain pour que ce secteur soit mieux structurer pour qu’on puisse corriger les failles, améliorer les maillons qui sont faibles, ramener les maillons absents pour la chaîne de valeur pour que ce secteur favorise le développement du domaine à l’échelle du Maroc. », précise Brahim El Mazned.
Une volonté politique pour relancer le secteur ?
Pour El Mazned, ce n’est pas uniquement la volonté politique, mais aussi la responsabilité des acteurs. «C’est compliqué ! Et c’est pour cela que ce dialogue est important pour qu’on puisse rectifier le tir. Ce secteur ne peut pas se développer seulement par une volonté politique si les acteurs de terrain ne contribuent pas, y compris les artistes ; on ne pourra pas faire avancer les choses. », conclut-il.