Scission des conglomérats

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 Kaoutar Khennach

General Electric, Toshiba et Johnson & Johnson… les scissions sont très tendance chez  les vieux conglomérats. Pourquoi les scissions ont-elles la cote ?

Concrètement, General Electric a annoncé scinder le groupe en trois entités cotées. Ces entités seront dédiées à l’énergie, la Santé et l’aviation. Dans ce cadre, GE compte créer début 2023 une nouvelle entité à partir de sa division d’équipements de santé avec une participation de 19,9%, seulement.

Aussi, les activités de l’énergie seront regroupées au sein d’une société unique à partir de début 2024. Le nom de General Electric sera conservé pour désigner une troisième entreprise spécialisée dans l’aviation.

Aux racines de cette scission, une dette colossale qui remonte à la crise financière de 2008. La branche de finance immobilière de GE (GE Real Estate) avait, à l’époque, fait des investissements risqués dans l’immobilier commercial américain. Néanmoins, ce sont certaines acquisitions majeures opérées par le conglomérat qui ont fini par l’achever. C’est le cas du rachat de la branche énergie d’Alstom. L’absorption de ces activités était beaucoup trop lourde lorsque l’on considère que GE devait mettre en place une transition énergétique et numérique en plus d’intégrer le nouveau venu.

De même, Toshiba prévoit de se scinder en trois entreprises indépendantes d’ici deux ans. Ainsi, deux nouvelles entreprises devraient être créées et introduites en Bourse, pour reprendre les activités dans l’énergie et les infrastructures d’un côté, ainsi que celle des appareils électroniques et de stockage de données, de l’autre. La troisième société serait formée par le reste de Toshiba, pour gérer la part de 40% dans les puces-mémoires, ainsi que  les appareils de bureautique.

Pour rappel,  Toshiba a beaucoup perdu de sa superbe depuis un énorme scandale de maquillage de ses comptes révélé en 2015. Le groupe s’était ensuite retrouvé au bord du gouffre après la faillite de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse en 2017. Pour survivre, Toshiba avait été contraint de céder de nombreux actifs, dont sa perle Toshiba Memory, son entité de puces-mémoires rachetée en 2018 par un consortium mené par le fonds américain Bain Capital pour environ 18 milliards d’euros et rebaptisé depuis Kioxia.

Mais tous les conglomérats qui s’auto-découpent ne sont pas en souffrance, Tel que le groupe Johnson & Johnson (J&J) qui a annoncé vouloir scinder ses activités de santé grand public, en créant ainsi une nouvelle société cotée en bourse, dans 18 à 24 mois. L’autre entité qui conservera le nom de Johnson & Johnson, sera celle des médicaments sur ordonnance et des dispositifs médicaux : le vaccin anti-Covid.

En effet, une  scission permet d’apporter plus de clarté sur le business model et obtient donc souvent la faveur des investisseurs. Elle est souhaitable lorsque les activités scindées ne sont pas synergiques entre-elles et qu’elles sont suffisamment autonomes pour exister seules. De même, une scission constitue ainsi un bon moyen de préparer un appel au marché ou une opération de fusions-acquisitions, notamment pour les sociétés dont l’activité est complexe comme pour les opérateurs de la chimie lourde, car la cotation de l’entité séparée apporte de la visibilité.

Au Maroc, plusieurs groupes ont choisi de ne faire coter que des filiales. C’est l’exemple d’Akwa, de Ynna, d’O Capital ou du groupe Palmeraie. Enfin, certains groupes cotés pourraient creuser cette réflexion avec la cotation de certaines filiales notamment au niveau des activités africaines matures.

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