Abdelhadi Skitioui réapparaît au chevet du Hassania d’Agadir
Saoudi El Amalki
Après un passage à vide qui n’a fait que durer pendant ces dernières saisons, le Hassania donne confiance à son enfant prodige. Abdelhadi Skitioui, car c’est de lui qu’il s’agit, refait surface sur la terre bénite du Souss aux racines de laquelle, il avait fait germer les bourgeons de la génération ayant décroché deux sacres nationaux d’affilée, en 2001 et en 2002.
Cette fois-ci, le fondateur du style, basé sur l’offensive, incrusté au club du cœur, réapparaît à sa rescousse pour redorer son blason, affreusement terni ces tous derniers temps. Le Hassania perd certes de son éclat, pèche du plaisir de gagner et surtout manque d’assurance et de réconfort. Et ce serait, seul Skitioui qui puisse recouvrer tout ce potentiel dont regorge une équipe qui avait rayonné au temps de son coach de prédilection.
Nul ne pourra contester l’affection ardente qu’il voue à cette formation et ses fans. Tous ces garçons qu’il avait chéris quand ils étaient à cours d’argent et qu’il avait payé de sa poche afin d’assurer, par taxi leurs déplacements, au moment où les autres se dérobaient devant l’indigence. C’est bien ces côtoiements permanents auprès des joueurs qui ont tissé ces liens de glamour et ce même sentiment qui se ressusciterait dorénavant, avec le retour providentiel de celui qui distribuait cet amour à ses enfants comme s’ils étaient sa propre progéniture.
Tout en sachant que ces garçons, aujourd’hui frappés par la malédiction, revivront les sensations partagées d’antan, Abdelhadi Skitioui ne se suffira guère de cet aspect pathétique le liant avec ses poulains, mais il passera ipso facto aux choses sérieuses, celles de raffermir son groupe, de lui insuffler la joie de vaincre et de le débarrasser de la relégation, spectre épouvantable de la région entière. Réputé pour être adepte du jeu plaisant, il saura rebâtir son team autour de virtuoses, à même de décoder ce fond de jeu attractif mais édifiant, en conformité avec le dispositif humain à la portée de main. Certes, il est un peu dur de s’évertuer à plaire dans la prestation suggérée, alors que le club tremble au bas du classement.
Cependant, le coach se focalisera assurément sur le moral de ses joueurs, sans pour autant se passer de son style qui lui tant à cœur. Un réel dilemme qu’il aurait tenté, sans doute, d’affranchir par les schémas techniques et tactiques dont il excelle à merveille. A coup sûr, il est tout à fait conscient de la lourde tâche qui l’attend et mettra les bouchées doubles pour tirer son épingle du jeu au bonheur des supporters, mais aussi à la déception de ses détracteurs à compter dans certains de son entourage haineux… On ne peut que lui souhaiter bon retour au bercail et bonne chance à la besogne qu’il vient de s’assigner!
